Le petit rien

C’est vraiment un petit rien qui parfois peut faire la différence entre avoir l’impression de frapper une impasse, et l’instant d’après entrevoir qu’une issue semble se dessiner.

Je reviens sur cette petite séquence d’images, improvisée sans aucune prétention il y a quelques années, deux trois jours avant Pâques.

À l’origine diffusé sous forme de diaporama, j’essaye de voir comment le même contenu peut être présenté cette fois-ci comme une sorte de BD linéaire.

Le diaporama tiré de ces images a été diffusé à L’Arche.

Se reconnaître au travers des autres

En création, il y a deux grands mouvements. Le premier est celui de l’expression qui va chercher dans le profond de notre propre personne ce que l’on cherche à dire, à révéler, à porter vers les autres, à offrir au public.

Le deuxième est plus contemplatif, il s’ouvre d’abord à l’accueil intérieur des autres et de la vie environnante, pour ultimement mieux se reconnaître en eux.

Les deux nous amènent à mieux se découvrir mais par des modes différents. Je vais parler dans cet article du deuxième mouvement, celui qui permet de se reconnaître au travers de la contemplation des autres dans le grand miroir de la vie.

Le dessin qui suit a été particulièrement éloquent pour moi en ce sens.

Je trimballe ce modeste dessin au travers des années, jamais trop loin de ma table de chevet.

Pourquoi, parce que je m’y reconnais, parce qu’il me décrit mieux que j’aurais pu le faire avec des mots. Et pourtant rien ne me ressemble extérieurement dans ce dessin, ni au niveau des apparences, ni au niveau de l’appartenance culturelle ou en ce qui concerne mes expériences de vie. C’est beaucoup plus profond et intérieur.

Ce n’est qu’après avoir complété ce dessin que j’ai découvert qu’il avait un autre sens pour moi que celui de décrire une scène extérieure.
Pour la petite histoire, j’ai toujours été inspiré par les images représentant la vie des inuits dans le grand nord. Je n’ai jamais été dans les contrées nordiques, mais j’ai toujours ressenti une profonde affinité de cœur avec ce peuple. C’est inexplicable. 

Tout petit déjà, alors qu’avec un ami d’enfance nous faisions tourner un globe terrestre pour déterminer à quel endroit nous irions vivre quand nous serions grands, j’avais pointé du doigt la baie d’Hudson et le labrador, en ignorant alors totalement tout du Canada et du Québec (nous étions à ce moment là dans les alpes françaises).

Assez curieusement, même si je ne suis pas né ici au Québec, j’adhère totalement à mon pays d’adoption, comme si c’était une évidence incontournable. Je n’ai jamais cherché à aller ailleurs, je m’y sens chez moi.
Pour en revenir au peuple inuit, cette sympathie spontanée est tout aussi mystérieuse. J’en ai rencontré peu en personne, mais l’élan de reconnaissance et d’amour a tout le temps été immédiat.

Toujours est-il qu’un peu dans l’aspiration de rendre hommage à ce peuple, j’avais commencé à réunir de la documentation photographique sur la vie dans le grand Nord, en particulier dans les années ’50. Dans le but d’éventuellement en témoigner par le dessin.

J’ai dû faire une cinquantaine de croquis d’après photo sans aucune idée préconçue, sans savoir dans quelle direction j’allais. Mais j’étais touché, pénétré par la présence de ce peuple pour lequel mon cœur cultivait une amitié discrète.

Puis j’ai été frappé par la tranquille sagesse qui émanait du visage d’un vieil homme, et en particulier par son regard qui semblait voir au-delà des apparences, comme s’il voyait intérieurement une dimension invisible à nos yeux. J’ai essayé tant bien que mal de représenter ce regard. J’ajoute que pour moi, il est vital d’entrevoir une autre dimension, je me sens beaucoup trop à l’étroit dans le monde tel qu’il est perçu dans sa dimension extérieure.

J’ai continué à glaner d’autres informations dans le lot de photos que j’avais récolté, et la composition s’est élaborée lentement, toujours sans savoir où je m’en allais.

Je dessinais ce qui me touchait, autant pour les visages que pour les vêtements, les objets et les décors.

Ce n’est qu’après coup que j’ai discerné le sens de l’image qui s’est élaborée. C’est comme si j’avais inconsciemment dressé un portrait des diverses dimensions de mon être intérieur. Je me reconnais parfaitement en chaque élément de la composition.
J’essaye d’en résumer les grandes lignes :

La rivière qui s’écoule entre les glaces. J’ai l’impression que toute ma vie a été un lent dégel, dégel de tout ce qui pouvait me bloquer ou me retenir, mes insécurités, mes programmes d’auto dévalorisation, mes manques de confiance et j’en passe. Petit à petit, la circulation de vie est devenue plus fluide et spontanée.

Le personnage central, à la fois vieux et enfant. J’ai toujours eu un élan vers les hommes âgés, usés, mais tranquilles et paisibles. Comme si le passage des années avait eu raison de leurs impatiences et prétentions. Il ne s’agit pas ici d’une sagesse de savoir mais d’une sagesse d’être.   

Une fois, alors que je campais sur une plage de la côte nord, j’ai vu un vieil homme sortir d’une minuscule cabane et faire consciencieusement sa toilette matinale sur la plage. Il m’a profondément touché. Je peux aujourd’hui m’identifier extérieurement à ce personnage. Et en même temps ma perception de ce que je suis n’a jamais évoluée, je suis toujours un petit enfant dans mon cœur et à mes yeux, jamais vraiment à la hauteur du monde adulte, et par conséquent socialement plutôt dysfonctionnel. Les deux personnages, vieux et enfant, regardent tous les deux dans la même direction, ne faisant qu’un.

Le chien qui repose paisiblement sur les jambes du vieil homme. Il représente cette profonde paix et tranquillité quand il y a un rapport harmonieux, fidèle et complice avec notre propre corps. Cela aussi s’acquiert avec le temps, cesser de se mettre des pressions indues de performance, et arrêter de chercher des compensations pour calmer le stress que l’on s’impose à soi-même. Sortir des jugements, être à l’écoute, poser un regard tendre… C’est peut-être là la première des véritables sagesses!

Le canot d’écorce. Un autre symbole récurrent dans mon imaginaire. Le parcours de la vie dans ce réceptacle sensible et délicat que constitue notre corps. Glisser à la surface des eaux cristallines et entrevoir le mystère des profondeurs. Le véhicule parfait pour aller à la découverte, à la fois dans la nature et dans les rêves.

La bouilloire sur la flamme. La patiente transformation intérieure.

Le mariage entre deux opposés, le feu et l’eau, laquelle se métamorphose en vapeur. L’infusion de plantes, la recherche de l’essentiel.


Le retour de Ti-Jean, la suite…

La suite de l’histoire de Ti-Jean, le petit garçon en pyjama un peu pas mal perdu coincé dans le pays de l’entre-deux et qui apprend qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir.

Pour lire le début de cette petite BD que j’avais créée il y a très très longtemps, suivre le lien ci-dessous:
https://lepetitparc.ca/manu/2023/12/11/le-retour-de-ti-jean/

Normalement, ce qui apparaît ici comme étant la fin de la BD n’aurait été que le début de l’histoire. Une fois débarassé de sa troisième dimension, Ti-Jean aurait pu dès lors traverser toutes les formes de cases, de cadres et de murs. Il en aurait profité pour rentrer dans d’anciens tableaux et les découvrir en profondeur.

Du moins c’est ce qui était prévu, et c’est peut-être ce que Ti-Jean a fait. Il s’est manifestement faufilé entres les murs et il a complètement disparu de nos regards, ce qui fait que nous ne pouvons pas relater la suite de ses aventures.

Il nous reste toujours la possibilité d’imaginer la suite…

Le retour de Ti-Jean

Pourquoi revenir sur des vieilles affaires que presque personne n’a vu passer? Pourquoi déterrer ce que les années passantes ont relégué aux oubliettes?

Il y faut un petit élan, une petite étincelle qui rentre en résonance avec ce qui a été enseveli sous des couches et des couches de débris. Encore mieux, cela prend un petit rayon de soleil à la fois assez vif et tendre pour se glisser au travers des décombres et réveiller la mémoire de ce qui a été oublié depuis tant et si longtemps.

Cela prend l’appel à un humble partage de ce qui a été enfoui et souvent jugé comme étant inadéquat, “passé date”…

À la suite de cette étincelle et de cet appel, il peut alors y avoir résurgence inattendue d’une présence qui fut manifestée en son temps mais qui ne fait plus partie du paysage actuel.

L’histoire de Ti-Jean

Contre toute attente, un embryon de BD publié dans les années ’70 refait surface dans la section archive de ce blogue. Il s’agit de l’histoire de Ti-Jean.

En quelques mots, Ti-Jean est un petit garçon en pyjama, un peu pas mal perdu et qui se sent tout seul, ne sachant comment retourner chez lui. Il ne sait même pas comment il s’est rendu là.

Dans cette quête pour retrouver son “chez lui”, il apprend qu’il est coincé dans le pays de l’entre-deux et qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir. Il se perd alors dans un dédale de couloirs qui le mènent à rencontrer divers personnages qui lui ressemblent.

L’histoire de Ti-Jean a été publiée à raison d’une planche par semaine dans le journal Bonjour chez-nous de Rockland.

L’approche de cette petite BD n’était peut-être pas tout à fait adaptée à l’auditoire d’un hebdomadaire local, néanmoins c’est dans cette publication franco-ontarienne que Ti-Jean a trouvé une terre d’accueil pour faire ses premiers pas.

Voici donc les huit premières pages de Ti-Jean!

Pour la petite histoire, c’est évident que ces quelques pages de Ti-Jean ont des résonances autobiographiques!

En tout premier, il me semble que je n’ai jamais vraiment cessé d’être un enfant, et toujours un peu perdu dans un monde auquel j’ai de la difficulté à m’identifier!

Le fait d’être en pyjama représente sans doute mon côté mal adapté et en contrepartie pas mal rêveur.

Le fait de vouloir compenser un manque existentiel fondamental au travers de l’absorption de nourriture et par une soif de découvrir est également tout à fait représentatif!

Encore pour la petite histoire, en plus de la publication hebdomadaire dans le Bonjour chez-nous, La publication a été tirée à une dizaine d’exemplaires entièrement assemblés et reliés à la main!

À suivre dans le prochain article!

Hommage aux artisanes de vie

D’où vient l’inspiration dans le processus de création d’une illustration? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de réponse systématique. En d’autres mots, c’est non prévisible, non planifiable. Du moins en ce qui me concerne.

Pour cette illustration que j’ai réalisé il y a maintenant plusieurs années, c’est en dessinant une artisane en train de tresser un panier que le texte “Hommage aux artisanes de vie” m’est venu, et non le contraire. Dans bien des cas, le texte est conçu avant l’image qui vient l’illustrer. Dans ce cas-ci, c’est l’image qui a fait émerger l’écrit!

C’est en me laissant toucher par les gestes tranquilles de cette artisane que s’est réveillé en moi toute la gratitude pour les femmes et mères qui quotidiennement, sans être motivées par une performance sociale ni par une recherche d’éclat mondain, tissent inlassablement l’essentiel de notre vie sur terre.

Ce qui m’a frappé, c’est de constater le peu de visibilité ou de reconnaissance sociale de la contribution des femmes et des mères en rapport avec l’immensité de l’œuvre qui est accomplie au travers de d’elles. C’est ce qui a motivé le texte ci-dessous, que j’ai écrit après avoir réalisé le dessin, et que j’ai publié par la suite à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

Aux artisanes de vie

Hommage aux artisanes qui, même dans les conditions les plus inhospitalières, accueillent, enfantent et réactualisent sans cesse le don de vie!

Hommage à toutes ces femmes et mères qui inlassablement dans leur propre chair redonnent vie et espoir à l’ensemble de l’humanité par la répétition obstinée de la tendresse sous toutes ses formes!

Hommage aux artisanes de simplicité qui, quotidiennement à l’œuvre dans les activités les plus petites et humbles, sont pourtant profondément nourricières de vie, à contre-courant de la course stérile à la performance et au paraître!

Hommage aux artisanes d’amour et de réconciliation, qui patiemment invitent chaque petit humain en devenir au don de soi sans calcul ni frontières, et qui jour après jour rassemblent et tressent de leurs mains les morceaux épars de ce qui a été blessé, tranché, déchiré ou divisé!

À toutes les artisanes de vie, de tendresse et de guérison, un immense merci du fond du cœur!

Simplicité et abondance

Toujours dans la catégorie “Archives”, je prends le temps de revisiter certaines anciennes illustrations. Quitte à les mettre à jour en les retravaillant, ce qui est le cas pour cette image-ci!

Le point de départ de cette illustration, c’est l’association de la simplicité à la floraison de l’abondance dans la générosité.

L’abondance est représentée par l’image d’un arbre en fleurs.

Pour commencer j’ai pris une photo d’un petit pommetier pas loin de chez nous. Il faut mentionner que j’ai une relation personnelle avec cet arbre. À première vue, surtout en hiver, il ne paye pas de mine. Plutôt rabougri et chétif, marqué par le poids des années, un peu croche avec des branches cassées, et surtout le tronc et les branches entièrement piqués. Je m’attends chaque année à ce qu’il démissionne et cesse de porter feuilles, fleurs et fruits.

Et puis, contre toute attente, dans sa grande vulnérabilité, il reprend vie et offre une prodigieuse floraison printanière, ainsi qu’une abondante récolte de pommettes à l’automne, et ce à mon grand émerveillement. Tellement de gratitude pour cette résurrection de ce qui semblait mort!

Cette grande abondance, je l’associe sur un plan affectif à la générosité de cœur des personnes porteuses de trisomie 21.

Ces personnes, que l’on mentionne généralement comme “présentant une déficience intellectuelle”, révèlent en fait souvent une surabondance de cœur. C’est comme si leur simplicité intellectuelle leur permet de laisser transparaître pleinement leur grande richesse relationnelle. Laquelle s’exprime au travers de la confiance qu’ils vous accordent spontanément et au moyen de leurs sourires et câlins.

De ma propre expérience, entre autres avec mon ami Gil, les personnes trisomiques vous gratifient d’un attachement et d’un amour d’une grande pureté, sans évaluation, ni attentes, ni calcul.

Dans l’illustration, j’ai voulu représenter cette communion de cœur en m’inspirant d’une photo de deux filles trisomiques dans les bras l’une de l’autre.

J’aime beaucoup cette association entre les deux personnes douées de simplicité intellectuelle et celle de l’abondance d’un arbre en fleurs.

Pour le montage final, effectué sur le logiciel libre Krita, j’ai fusionné la photo de l’arbre en fleurs avec un fond réalisé à l’aquarelle, ajouté une cache pour rendre les contours irréguliers, et enfin superposé le tracé des personnages avec une légère transparence.

Labour et récolte – Archives

Cela fait un certain temps que je me proposais de partager le processus de création de certaines illustrations.

Dans la nouvelle catégorie “Archives”, j’entreprends un retour sur des images créées dans un cadre professionnel, tout en détaillant le processus étape par étape.

Labour et récolte – Illustration créée pour la revue Notre-Dame du Cap

Depuis très jeune, j’ai été attiré par la combinaison du dessin et de la photo. C’est sans doute pour moi comme un rappel du fait qu’il coexiste plusieurs dimensions dans la vie, une plus visible, et une autre plus subtile et moins perceptible. La première étant à mon sens représentée par la photo et la deuxième par l’image dessinée.

J’ai voulu explorer la combinaison de ces deux dimensions au travers de cette série d’illustrations.

Dans la présente image, je cherchais à mettre en valeur la juxtaposition de deux thèmes universels qui m’ont toujours beaucoup touché, celui du labour et de la récolte.

Je n’ai pas été élevé sur une terre, et ces réalités agricoles ne font pas partie de ce que j’ai vécu. Néanmoins elles me sont très chères, autant intérieurement qu’extérieurement. L’acte de labourer la terre, celui de semer et celui de récolter l’abondance constituent pour moi une des grandes merveilles de l’existence.

J’ai voulu en quelque sorte leur rendre hommage dans cette image.

Étape par étape

Dans un premier temps, pour le fond des champs labourés, je voulais rendre un effet plus large que celui d’un seul lopin de terre qui serait en train d’être travaillé. J’ai en conséquence été chercher un grand nombre d’images de champs retournés. Puis je les ai sommairement juxtaposés en fonction de la perspective et de l’angle de vue, de façon à permettre une continuité entre les images.

Disposition des images brutes avant leur harmonisation


Ensuite, au moyen de l’outil aérographe en mode efface du logiciel libre Krita, j’ai doucement estompé la séparation entre les photos de façon à faire disparaître les contours et à les fondre les unes aux autres.

Pour harmoniser davantage les teintes et les textures, j’ai ajouté un fond de papier parcheminé en mode “multiplier”.

En vérité, c’est comme en cuisine, tout est une question de dosage et les différentes couches doivent sans cesse être ajustées pour mieux être fusionnées.

Fond des champs labourés après leur harmonisation


Pour les personnages, j’ai compilé un grand nombre d’images de labour et de récoltes sur le web avant de trouver ce que je cherchais.

Je préférais dans ce cas-ci avoir une scène à l’ancienne, dans laquelle l’animal et l’homme collaborent ensemble pour labourer la terre.


Pour ce qui est de la récolte, j’ai été touché par l’image d’une jeune fille portant en ses bras une généreuse et abondante récolte de légumes du potager. Après avoir tracé et simplifié les deux images, je les ai intégrées au fond, tout en dosant leur transparence.

Pourquoi en transparence, parce que je voulais davantage évoquer la présence de ces sujets plutôt que de créer une scène crédible et réaliste. Surtout que sans cette transparence les dessins et le fond sembleraient plaqués artificiellement l’un sur l’autre, sans lien entre les deux. En particulier parce que que la mise en valeur des dessins a été faite au moyen de simples aplats, sans nuances ni ombrages.

À priori, cette combinaison dessin-photo n’est pas une approche qui est préconisée en illustration, en raison d’une perte de cohérence stylistique. La juxtaposition des personnages avec un rendu en aplats sur un fond plus réaliste et nuancé est davantage utilisée en animation, une forme d’art qui m’a beaucoup influencé.

Je reconnais volontiers que plus jeune, je me suis largement nourri aux biberons du dessin animé et de la bande dessinée. J’y retrouvais bien plus matière à rêverie que dans des images qui tentaient de reproduire trop fidèlement les apparences de la réalité.

Mais vu que je me laisse facilement séduire par l’attrait des images, j’ai découvert par la suite la beauté et la sensibilité d’un grand nombre de médiums et d’expressions picturales, comme on pourra le voir dans la suite de cette rubrique intitulée “Archives”.

Ici les anciens avaient épousé cette terre

On m’avait parlé des coureurs des bois, des premiers colons, des bucherons et des défricheurs.

Mais quand je remontais le long des rivières, m’aventurant sur les rivages vierges, je découvris une toute autre présence, beaucoup plus profondément ancrée et enracinée dans le sol.

Ici la nature avait été laissée intacte, non modelée par la main des hommes comme dans les vieux pays. Ici les anciens avaient épousé cette terre, l’avaient aimé avec respect sans l’altérer.

(Célébration de la Journée nationale des peuples autochtones)