Sans l’avoir choisi, l’écoute s’est avérée une dimension récurrente dans ma vie. Que ce soit au travers de contrats à dimension sociale, publications, documentaires vidéo, créations multimédias, initiatives d’entraide ou tout simplement dans l’écoute de personne à personne, j’ai passé des milliers et des milliers d’heures à écouter des témoignages.
Je n’ai jamais décidé d’être un “écoutant”, c’est l’écoute qui m’a courtisée, sachant sans doute que je ne saurais lui dire non!
Parmi les écoutes les plus mémorables partagées avec mes associés Jean-Pierre et Stephanie, il y a eu “Mauve”, le cédérom “pas pour les enfants, pas pour les adultes” pour lequel nous avons sélectionné 4000 extraits de témoignages d’ados que nous avons filmés en divers endroits.
Avant cela, me revient en mémoire un reportage photo à l’hôpital Montfort durant lequel j’avais enregistré des heures de témoignages du personnel et des patients. Suivi par la suite de la réalisation de nombreux documentaires pour divers organismes.
Et puis la publication “Famille à coeur ouvert” avec Colette, cinq ans durant lesquels nous nous sommes mis à l’écoute de la parole de familles d’un bout à l’autre du pays.
Sans compter toutes les années d’écoute de la communauté au dépanneur Sylvestre et d’écoute sans-frontières avec les Antennes de paix. Et aussi l’écoute très spéciale, au-delà des mots, des personnes ayant une déficience intellectuelle à L’Arche, en particulier avec mon ami Gil.
À L’Arche également, réalisation de quelques petits clips portant précisément sur le thème de l’écoute (voir les illustrations de l’article).
Je prends conscience de l’importance de cette dimension de l’écoute dans ma vie à l’instant même où j’écris cet article. Ce qui souligne en passant la pertinence des blogues pour se mettre à l’écoute de nos vies (Vive Le Petit Parc!)
– Petite annonce –
Aujourd’hui je témoigne moi-même de l’importance de cette écoute, en particulier lorsque des personnes portent d’importantes blessures suite à la marginalisation et à la non-écoute.
J’en parle spécialement en ce jour parce que je veux saluer le lancement du réseau d’entraide “l’ABRI”, spécifiquement dédié à l’accueil et à l’écoute des personnes touchées par des blessures relationnelles!
Les blessures relationnelles dues au mal-amour et aux abus envers l’intimité sont parmi les plus profondes et les plus occultées, et aussi parmi les plus dommageables à long terme, entraînant d’importantes dysfonctionnalités sur toute une vie.
Si notre société est organisée pour répondre à des urgences sociales et de santé bien visibles, les détresses générées par la convoitise, les rapports de pouvoir, la manipulation et l’exploitation d’une personne dans son intimité affective et physique sont souvent oubliées et mises de côté, devenant presques invisibles.
L’équipe de l’ancien dépanneur Sylvestre avait déjà ressenti la nécessité de la création d’un tel réseau. Et c’est maintenant, une quinzaine d’années plus tard, que ce réseau prend enfin forme.
Le lancement de l’ABRI aura lieu à l’Espace DEP Sylvestre (nouveau nom du dépanneur Sylvestre) le dimanche 10 mars à 16h, au 230 de la rue Montcalm, des bouchées et crudités seront servies. Toutes et tous sont cordialement invités au lancement et à se joindre aux volontaires du réseau d’entraide!
Nous avons toutes et tous des oreilles pour écouter, puissions-nous nous en servir!
Quel beau et touchant texte!