La suite de l’histoire de Ti-Jean, le petit garçon en pyjama un peu pas mal perdu coincé dans le pays de l’entre-deux et qui apprend qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir.
Normalement, ce qui apparaît ici comme étant la fin de la BD n’aurait été que le début de l’histoire. Une fois débarassé de sa troisième dimension, Ti-Jean aurait pu dès lors traverser toutes les formes de cases, de cadres et de murs. Il en aurait profité pour rentrer dans d’anciens tableaux et les découvrir en profondeur.
Du moins c’est ce qui était prévu, et c’est peut-être ce que Ti-Jean a fait. Il s’est manifestement faufilé entres les murs et il a complètement disparu de nos regards, ce qui fait que nous ne pouvons pas relater la suite de ses aventures.
Il nous reste toujours la possibilité d’imaginer la suite…
Pourquoi revenir sur des vieilles affaires que presque personne n’a vu passer? Pourquoi déterrer ce que les années passantes ont relégué aux oubliettes?
Il y faut un petit élan, une petite étincelle qui rentre en résonance avec ce qui a été enseveli sous des couches et des couches de débris. Encore mieux, cela prend un petit rayon de soleil à la fois assez vif et tendre pour se glisser au travers des décombres et réveiller la mémoire de ce qui a été oublié depuis tant et si longtemps.
Cela prend l’appel à un humble partage de ce qui a été enfoui et souvent jugé comme étant inadéquat, “passé date”…
À la suite de cette étincelle et de cet appel, il peut alors y avoir résurgence inattendue d’une présence qui fut manifestée en son temps mais qui ne fait plus partie du paysage actuel.
L’histoire de Ti-Jean
Contre toute attente, un embryon de BD publié dans les années ’70 refait surface dans la section archive de ce blogue. Il s’agit de l’histoire de Ti-Jean.
En quelques mots, Ti-Jean est un petit garçon en pyjama, un peu pas mal perdu et qui se sent tout seul, ne sachant comment retourner chez lui. Il ne sait même pas comment il s’est rendu là.
Dans cette quête pour retrouver son “chez lui”, il apprend qu’il est coincé dans le pays de l’entre-deux et qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir. Il se perd alors dans un dédale de couloirs qui le mènent à rencontrer divers personnages qui lui ressemblent.
L’histoire de Ti-Jean a été publiée à raison d’une planche par semaine dans le journal Bonjour chez-nous de Rockland.
L’approche de cette petite BD n’était peut-être pas tout à fait adaptée à l’auditoire d’un hebdomadaire local, néanmoins c’est dans cette publication franco-ontarienne que Ti-Jean a trouvé une terre d’accueil pour faire ses premiers pas.
Voici donc les huit premières pages de Ti-Jean!
Pour la petite histoire, c’est évident que ces quelques pages de Ti-Jean ont des résonances autobiographiques!
En tout premier, il me semble que je n’ai jamais vraiment cessé d’être un enfant, et toujours un peu perdu dans un monde auquel j’ai de la difficulté à m’identifier!
Le fait d’être en pyjama représente sans doute mon côté mal adapté et en contrepartie pas mal rêveur.
Le fait de vouloir compenser un manque existentiel fondamental au travers de l’absorption de nourriture et par une soif de découvrir est également tout à fait représentatif!
Encore pour la petite histoire, en plus de la publication hebdomadaire dans le Bonjour chez-nous, La publication a été tirée à une dizaine d’exemplaires entièrement assemblés et reliés à la main!