Résurgence de l’enfant

Ce n’est pas toujours une mauvaise chose de tomber malade.

La maladie a le don de nous inviter à une forme de plongée intérieure, et le cas échéant à renouer avec le petit enfant en nous.

Évidemment le mental, jouant la victime, s’insurgera de ce qui lui semble une monumentale perte de temps, de productivité et de rentabilité.

Je dis quand même merci au Zona, qui m’a immobilisé pendant plusieurs semaines, et qui ce faisant m’a permis de retrouver l’enfant vulnérable en moi, celui qui continue à voir toute chose avec curiosité et dans l’émerveillement.

Ce retour à l’enfance intacte et cristalline est une occasion de repartir à neuf, de se redemander notre raison d’être sur terre et d’oser d’être plus authentique, plus fidèle à soi-même!

Encore espérer que la vie sera plus forte…

Quand je perds le sens de la vie, quand je ressens du découragement, j’essaye de revenir au plus simple et fondamental. Parmi les sujets qui me ramènent à l’essentiel sur terre, je m’émerveille de la force de vie, à chaque fois renouvelée, qui se manifeste lors d’un accouchement.

Sur cette image, juste après tous les efforts de mise au monde, une jeune mère et son nouveau-né prennent une pause de quelques secondes pour reprendre leur souffle à deux, dans le partage de la confiance mutuelle.

Je pense à toutes les femmes dans le monde qui donnent naissance dans des conditions d’extrême insécurité. À leur exemple, malgré tout ce qui souffre dans le monde, je veux croire encore à la vie, croire encore que le plus fort protégera le plus vulnérable, croire encore que l’amour sera plus grand et que la solidarité l’emportera sur la division!

C’est en tout cas ce que je nous souhaite ardemment!


Cette illustration se veut un retour sur une des initiatives de Pentafolio, le livre “Familles à coeur ouvert”, lequel regroupait des témoignages de familles ainsi qu’un grand nombre d’illustrations sur l’accueil familial du nouveau-né.


L’image est inspirée d’une vidéo d’accouchement réalisée par l’organisme Global Health Media à l’intention des populations ayant de faibles ressources.

L’espace de tous les possibles…

Le jour même de l’achat du fond de commerce du dépanneur Sylvestre, la grande salle désaffectée du local d’à côté suscitait déjà notre attention!

En fait, la présence de ce local vide juste à côté du petit dépanneur de quartier a été déterminant dans notre décision d’acheter.

Quelques mois plus tard suivant l’acquisition du fond de commerce, notre propriétaire, M. Desrosiers, nous prêtait gracieusement la salle à condition de la rénover.

C’était un ancien entrepôt de légumes. L’espace était abandonné depuis un certain temps, les murs étaient jaunis et décrépis, le sol était recouvert de morceaux de contreplaqué rugueux. Les fenêtres étaient recouvertes de papier brun. Un éclairage blafard au néon plombait la salle.

Réunion dans la grande salle communautaire du dépanneur Sylvestre sur la rue Fortier, dans les tout débuts.

Et surtout, il faisait très froid. Nous avions quand même décidé de tenir une première réunion dans cette salle, munis de nos manteaux et d’une chaufferette. Question de savoir comment nous allions faire pour la rendre habitable.

Sauf qu’après s’être cotisé pour acheter le fond de commerce du dépanneur, il ne nous restait plus un sou en poche.

C’était le tout début de ce qui est devenu une épopée de mobilisation communautaire!

Trimballer ses sacs avec soi…

Touché par cette image d’un migrant transportant avec lui deux gros sacs dans lequels il a mis à la hâte ce qui lui paraissait le plus important à emporter avant de quitter son pays.

Deux sacs qu’il traine depuis, jour après jour, tout le long du chemin, avec peine et dans la sueur.

Je me reconnais dans ce migrant, combien de gros et pesants sacs me suis-je obstiné à porter durant tant d’années? Avais-je l’impression que c’était là ma raison d’être : Prendre sur mon dos tout ce qui est lourd à porter?

Est-par peur de perdre et de manquer?

Quand ma famille a immigré, j’étais un jeune ado. Nous n’avions avec nous que nos bagages personnels, presque rien. Sensation de vide, comme si tout était à recommencer. Le déracinement social et culturel était encore plus marquant. C’est un vécu qui laisse des traces…


Image librement inspirée dune photo de presse trouvée sur le web (je n’ai pas trouvé le nom de l’auteur de la photo, ni celle de l’homme aux sacs).