De retour à la maison…

Illustration inspirée d’une photo prise en Roumanie par le photographe Sean Gallup

J’ai le souvenir particulièrement vif du retour au domicile familial à la brunante.

Nous habitions un petit village isolé dans la montagne et les enfants étaient libres d’aller et venir un peu partout sans être accompagnés. Tant que nous revenions pour une certaine heure en début de soirée, nos parents ne se soucaient pas trop.

Ce retour prenait encore plus de valeur lorsqu’il nous arrivait de prendre par la main un plus jeune et de l’encourager à marcher le dernier kilomètre qui nous séparait de la maison.

Aujourd’hui, je retrouve encore le même réconfort à tout simplement revenir chez nous le soir, même en voiture.

C’est extraordinaire cette possibilité qu’a l’être humain de revenir à un chez soi, à un port d’attache, à une maison familiale, de retour d’une sortie ou d’un long voyage.

Peu importe que cette maison soit un palace, une hutte de terre ou une tente, c’est la gratitude de retrouver les bras maternels d’un abri, d’un lieu où se déposer, d’un havre d’intériorité.

La maison, dans son enceinte intérieure, nous invite aussi à des retrouvailles avec nos proches et nous-mêmes. Elle devient alors une arche de réconciliation et d’apaisement.

En souhaitant, à toutes les personnes sur terre qui vivent une épreuve, souvent éloignées de leur domicile, qu’il leur soit possible de vivre ce “retour à la maison” le plus rapidement possible!


Entre deux mondes…

Illustration inspirée d’un cliché du photographe Ryan Remiorz – Un grand merci au photographe ainsi qu’à son jeune sujet!

J’ai dessiné cette image parce qu’elle me touche personnellement. Je me reconnais en cet adolescent.

À son âge, je me retrouvais entre deux mondes, doublement déraciné de mon continent d’origine, en rupture de communauté et de culture, en apprivoisement d’un nouveau pays, et surtout avec un immense vide de sens. je ne parvenais pas à entrevoir l’avenir, si ce n’est sous forme de rêves inaccessibles.

Je passais énormément de temps dans ma chambre, ayant pour tout meuble un simple matelas à terre et un sac de couchage, à attendre…

Attendre quoi? Que le souffle passe, qu’une direction se précise, de retrouver un élan pour quelque chose, peu importe quoi…

En phase de transition, ayant quitté l’ancien mais n’étant pas encore vraiment partie prenante du nouveau.

Le déracinement d’une terre natale et la migration vers un autre continent laissent des traces, marquent une vie.

Heureusement, il y avait déjà le dessin qui ouvrait à un autre possible, à une dimension qui transcendait et réconciliait cet écartèlement entre deux mondes.

Et comme pour le jeune homme sur l’image, les murs de ma petite chambre étaient couverts de graffitis.

Cette impression de vivre entre deux mondes m’a poursuivi toute ma vie, et probablement que cela m’a amené vers une sensibilité à ce qui est vécu bien au-delà des frontières!

j’ai commencé jeune à copier des scènes de vie provenant d’un peu partout sur la planète. Tendance qui s’est confirmée avec le temps au travers de mon implication dans des initiatives comme Antennes de paix et Messages sans frontières.

J’inaugure aujourd’hui sur ce site une série d’images de divers pays que vous retrouverez dans la catégorie « Autour du monde ».

Seule à jouer sa petite musique…

Une fillette marche dans la rue, toute seule, un petit accordéon entre les mains.

Cette image me touche beaucoup. Je ne sais pas encore pourquoi.

Je suppose que d’une façon ou d’une autre je me reconnais en cette petite fille.

C’est tout à fait personnel, sans doute que je trouve triste le fait de ne jouer sa petite mélodie que pour soi-même. Je reconnais que ce qui fait vivre mon âme, c’est d’abord le partage avec les autres.


L’illustration a été réalisée d’après un cliché d’un artisan-photographe méconnu.

Cet amateur n’a photographié avant tout que pour lui-même, n’imprimant même pas ses négatifs. Il n’en éprouvait sans doute pas le besoin. Il devait trouver sa joie dans le fait de saisir des instants de lumière glanés dans les rues. C’était un moissonneur!

De mon côté, je trouve une certaine joie à offrir une visibilité à l’oeuvre de ces photographes-moissonneurs méconnus, en prenant le temps de dessiner leurs photos, ce qui pour moi est une façon de leur rendre hommage.