Touché par cette image d’un adolescent marchant seul sur une voie ferrée.
Combien de migrants ont-ils empruntés ce chemin étroit et intransigeant du déracinement de leur terre natale, avec pour seule destination un horizon improbable.
Le chemin de fer dit bien ce qu’il est, il est rigide, balisé par deux rails inflexibles.
Il ne s’agit pas d’un petit sentier qui folâtre aux travers des champs et des vergers, et qui a le loisir d’aller de découverte en découverte.
Le chemin de la migration s’avère également rectiligne, sans concession, le temps étant compté, pressé par les nécessités de survie. L’urgence de se rendre à bon port le plus rapidement possible, sans même savoir si cette destination existe vraiment ou si elle n’est que mirage sans cesse repoussé.
Les rails, les fossés entourant les voies ferrées, les ponts de métal, les agglomérations traversées qui n’affichent que le dos et les volets clos des maisons, tous sont impersonnels et froids, aucune terre d’accueil jusqu’à ce qu’enfin les migrants rencontrent des mains tendues, un gîte et de la nourriture pour les réconforter.
C’est une épreuve qui marque toute une vie et qui met notre humanité au défi.