Prendre soin…

S’il fallait choisir quelques mots pour résumer le sens de la vie, peut-être que je choisirais ceux-là.

Prendre soin, vraiment, comprend aussi le verbe aimer. Aimer avec beaucoup d’attention à l’autre. C’est un don.

Et ce don là, quand il est prodigué, quand il est offert avec cœur et tendresse, il me touche profondément. Je le reconnais en particulier chez les infirmières. Et aussi chez les aidantes naturelles. Avec une infinie gratitude.

Dans ma minuscule compréhension de ce qui se passe sur notre terre, il me semble que la véritable révolution viendrait de là. Prendre soin du plus vulnérable, prendre soin des collectivités, prendre soin de ce qui est blessé, prendre soin de l’ensemble des êtres vivants, prendre soin de la planète…

Peut-être qu’une nouvelle génération se lève, une génération d’infirmières et d’infirmiers de notre humanité et de notre environnement. Une espérance…

Illustration inspirée d’une scène du film “Touch me not”


il y en a toujours qui réussissent à trouver d’autres façons…





Même quand ça semble totalement inconcevable, il y en a toujours qui réussissent à trouver d’autres façons d’affronter l’impossible!

J’ai été élevé dans les montagnes. Ou plutôt devrais-je dire, ce sont elles qui m’ont “élevé”, qui m’ont donné le sens des hauteurs et des profondeurs.

J’ai appris très tôt à grimper en faisant corps avec la paroi, en m’agrippant aux aspérités rocheuses, entièrement concentré sur la prochaine prise, sans regarder en avant et encore moins en arrière.

Des fois, avec des camarades, nous regardions passer ce que nous considérions comme des véritables alpinistes, tout équipés, avec leurs bottes à clous, leurs cordages, piolets, pics, mousquetons, etc. Armés de leur courage ils s’en allaient vaincre les plus hauts sommets!

Et puis un homme est venu, épris d’une immense liberté, qui a révolutionné le monde de l’escalade, inspirant de nombreuses personnes, hommes et femmes.

Souvent torse nu et sans équipement ni aucune forme de sécurité (ce que je conseille à personne), au mépris de toutes conventions, il escaladait seul d’immenses parois verticales, effectuant en souplesse et sans hésitations une véritable chorégraphie alpestre.  

Son but n’était pas d’atteindre des sommets inégalés, ni de se donner en spectacle, mais tout simplement d’affronter ses propres limites, en cherchant à enchaîner les prises sans heurts, dans une forme de danse, tout en légèreté et fluidité. Comme en témoigne l’un de ses amis :
“Il avait l’art de savoir jouer avec les difficultés en donnant l’impression de pouvoir les effacer sous ses doigts, alors que ses jambes orchestraient les pas d’une chorégraphie surréaliste.  Il se servait des écueils naturels de la paroi comme éléments, comme matériel pour en faire les alliés de sa progression.”

Découvrir cet homme, Patrick Edlinger, m’a replongé dans mon enfance alors qu’avec mes amis nous grimpions allègrement la montagne comme des petits lézards.

(Pour la petite histoire, j’ai depuis pris conscience des dangers et monter sur une simple échelle me donne le vertige!)


Le regard éternel de l’enfance

Je suis fasciné par le regard des jeunes enfants, à la fois clair, concentré et dépourvu de filtres.

Toujours plein de gratitude pour la belle invitation à laquelle nous convient les enfants : celle d’alléger notre propre regard, de le libérer des préjugés et de le rendre plus transparent.

L´illustration ci-dessous s’inspire d’une photo d’un ami photographe, René Binet, qui nous a quittés prématurément.

Pour la petite histoire René a d’abord été technicien en radiologie. Puis il a senti l’appel de la photo.

Je dirais qu’il a gardé de son premier métier un regard pénétrant les apparences, il ne se souciait pas tant de la forme ou de l’esthétique que de l’humanité qui se dégageait des scènes et personnes qu’il photographiait.

Merci René!

Je suppose que la photo a du être prise dans les années ’80.


Temps de partage au dep…

Temps de partage entre un volontaire bien connu des tout débuts du dépanneur Sylvestre, musicien, ouvrier et patenteux en tous genres, et notre “doyen”, ébéniste hors-pair, constructeur, peintre et violoneux. Le plus jeune montre au plus âgé comment aller chercher de la musique à écouter sur internet au moyen d’une tablette.

Le partage des savoir-faire, ressources et intérêts entres personnes de diverses cultures et générations est peut-être une des plus grandes richesses “non-programmées” de l’expérience du dépanneur Sylvestre.

Ce partage se fait spontanément en marge de toute activité organisée, tout simplement parce qu’il y a l’espace pour le faire, chaque personne ayant le loisir de s’attarder au gré des rencontres et des imprévus qu’amène l’initiative communautaire.


Se sentir chez soi, ensemble…

Peut-être parce que nous ne savions pas vraiment dans quelle direction précise nous allions aller, peut-être parce que nous avions ouvert l’initiative du dépanneur Sylvestre sans idées préconçues, toujours est-il que cette aventure a été parsemée de découvertes et de belles surprises!

Et l’une des plus importantes, c’est le fait que bien des personnes marginalisées se sont naturellement senties chez elles au dep, même si nous ne faisions pas d’effort particulier pour les rejoindre.

Se sentir chez soi, sans que ce soit une question de culture, de préférence ou d’identification à un groupe spécifique!

Des personnes de toutes les conditions sociales, de diverses appartenances culturelles et de tous les âges se sont senties chez elles au dépanneur.

Sur l’image, un groupe de jeunes profite de l’espace-sofa du dep pour se retrouver ensemble en toute convivialité.