À qui la photo?

Il arrive que des personnes me remettent d’anciennes photos dont ils se débarrassent, sachant que je cherche toujours des sujets d’inspirations pour les dessins. Je les en remercie.

L’image ci-dessous provient de l’un de ces dons de photos de famille que j’ai reçu avec gratitude. Je n’en connais pas la provenance, vous me direz si cette photo vous dit quelque chose.

Elle m’a touchée, se démarquant du lot!

Il s’agit de deux fillettes réunies à l’intérieur d’un même manteau d’adulte. Tout simple, mais pour moi il y a toujours plus que ce que l’image représente dans la vie quotidienne. Comme s’il y avait un autre message, plus subtil, que je m’efforce dès lors d’entendre.

C’est probablement le fait de se reconnaître non séparés, les deux fillettes partageant un même espace, une même appartenance.

La vie du “chacun pour soi-même”, très présente à notre époque, et j’y participe amplement, me rend triste. Il n’y a pas d’autres mots. Vivre avant tout pour moi-même, pour mon propre bien-être m’apparaît totalement dénué de sens.

Cela ne veut pas dire que je n’ai pas de comportements égoïstes. C’est tout simplement parce que cette forme de vie dirigée vers soi-même me semble complètement vaine et misérable. J’admire les personnes qui y arrivent, se suffisant de leur propre bonheur, ce n’est pas mon cas.

Dans la vie “normale”, chaque personne a son propre manteau, son propre agenda, sa propre source de confort, ses propres façons de se protéger.

Dans la présente image, les deux fillettes partagent en toute complicité le même manteau, peu importe ce que peut représenter ce même manteau, comme par exemple être élevés dans la même famille, s’épanouir dans la même culture, ou se reconnaître enveloppé par le “manteau” commun de notre environnement naturel.

À la rencontre de l’autre…

Apprivoiser l’autre que soi,

aller vers l’être non-connu,

et à plus forte raison,

lorsqu’il s’agit d’un animal,

trouver le langage silencieux,

qui permettra le dialogue

au-delà de la différence.



Les enfants s’y entendent,

étant naturellement doués,

pour ce qui semble parfois

insurmontable à l’adulte!

Illustrations : mes petites nièces apprivoisant des chevaux de passage lors de l’arrivée de cavaliers et cavalières nomades sur notre terre.

Temps suspendu…

Il n’y a pas de mots pour décrire cet état là. C’est comme une brèche dans la linéarité du quotidien.

Le temps semble s’arrêter pour faire place à une autre dimension. Comme si les aiguilles de l’horloge suspendaient leur course pour faire place au mystère, et en même temps à la révélation de ce qui émerge de l’inconnu.

Les enfants sont naturellement plus doués pour rentrer dans cet état.

Pas descriptible, les mots manquent…

Complicité dans l’herbe

Dans la série “Instantanés de vie”, voici une nouvelle estampe numérique d’après une photo que j’ai prise il y a longtemps de la complicité entre deux cousines. (voir “Instant de repos dans l’herbe” au https://lepetitparc.ca/manu/2022/06/02/instant-de-repos-dans-lherbe/ )

Le procédé de création est très ludique. J’y vais par étapes, exactement comme pour une estampe. Je commence par un dessin simplifié pour aller chercher les grandes lignes et l’expression des sujets avec un minimum de traits :

Ensuite j’essaye de répartir les valeurs lumineuses en utilisant uniquement des noirs et des blancs :

Puis j’adoucis les contrastes en “imprimant” l’estampe au moyen de textures :

Et enfin j’ajoute une deuxième couleur d’encre et quelques hachures pour rehausser le tout.

C’est une image qui n’a aucune intention ni aucune prétention.

Il me semble essentiel de faire régulièrement des images totalement gratuites, telles que celle-ci, sans intentions ni message, en embrassant un sujet dans la plus grande simplicité.

Cette gratuité donne plus d’espace pour explorer de nouvelles aventures graphiques que lorsqu’on travaille pour rendre des concepts, avec souvent beaucoup d’attentes de résultats.

Entre crainte et désir

Quand ma fille était beaucoup plus petite, elle était très allergique aux chats. Et pourtant elle les adorait.

En particulier, lorsqu’elle apercevait de petits chatons, elle avait un irrésistible désir de les flatter. Et en même temps tout son corps traduisait la nécessité de se protéger d’une possible crise d’allergie ou d’asthme.

C’est cette tension que j’ai voulu traduire dans cette image réalisée d’après une photo que j’avais prise d’elle à l’époque.

Instant de repos dans l’herbe

J’inaugure, avec cette image, une nouvelle catégorie de dessins intitulée : “Instantanés de vie”. Cette série est entièrement réalisée d’après des photos que j’ai prises, ou que d’autres m’ont confiées.

Traités comme des gravures ou des estampes numériques, les images de cette série sont comme autant de petits instants de vie, pris sur le vif, dans la gratitude et la gratuité, sans autres raisons que de témoigner de la présence des personnes et de la vie.

N’ayant rien à dire d’autre que ce que l’image représente, cette série ne s’accompagnera généralement que de très peu de mots.

Ces images qui parlent pour elles-mêmes sont également publiées sur Instagram.