Est-ce plus facile d’aimer quelqu’un qu’on méprise que de pardonner à quelqu’un qu’on aime?

Pour reprendre le chanteur Luc de la Rochelière : « Tout le monde veut que tout le monde l’aime, mais personne aime tout le monde ».

Quand j’étais jeune, j’ai eu une période où je n’aimais pas un membre de ma famille. Je ne sais pas si je voulais changer la chose ou si ce n’était qu’une expérience, mais je me suis mise à nommer tout haut toutes les choses que j’aimais d’elle à chaque fois qu’elle les faisait, à sa grande irritation et perplexité, je dois dire. Les moments où cela arrivait étaient peu nombreux au début, mais, avec le temps, ils se sont multipliés et j’ai pu retrouver l’affection que j’avais perdue pour cette personne.

Nous pouvons nourrir l’affection que nous portons aux autres, mais nous ne pouvons pas l’ouvrir ou la fermer comme un robinet dit Robert Bolton dans son livre « People Skills » (traduction libre). Il dit aussi (et là je paraphrase tout un chapitre) que si nous ne pouvons pas aimer chaque individu que nous rencontrons, nous pouvons au moins accepter le fait qu’ils sont des humains qui méritent notre bienveillance et respect. Au même titre, on pourra reconnaître la valeur artistique d’un chanteur sans aimer ses chansons (désolé Luc).

J’en viens au pardon. Je me suis penché sur la question depuis quelques années. À chaque fois que je pense avoir trouvé une réponse, je frappe un mur. D’un côté, on dit que le pardon est un choix conscient qu’on fait tous les jours. On dit aussi que le pardon est un acte qu’on fait pour son propre bien-être, pour se libérer. Pourtant, malgré toute ma bonne volonté, j’ai ce débat intérieur qui perdure : qui avait tord, est-ce moi ou l’autre le méchant? Ma tête veut me déculpabiliser en grossissant les tords de l’autre, tandis que mon cœur sait bien que, malgré tout, l’autre est une belle personne et que tous les deux nous avons une part de responsabilité. Ce cheminement est douloureux.

Je suis consciente que la question dans le titre de mon article n’a aucun sens et que tout dépend de la situation. Certains conflits seront résolus, d’autres n’ont aucune chance de l’être malgré tous nos efforts. Nous ne pourrons jamais avoir de l’affection pour certaines personnes et, pour d’autres, tout peut changer.

Alors quoi? Patience… Certaines choses prennent du temps et beaucoup de labeur. L’important est d’accepter les choses telles quelles sont. Je ne suis pas parfaite, l’autre non plus, mais je peux accepter qu’il mérite ma bienveillance et mon respect.

1 comment

Leave a comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *