Le petit rien

C’est vraiment un petit rien qui parfois peut faire la différence entre avoir l’impression de frapper une impasse, et l’instant d’après entrevoir qu’une issue semble se dessiner.

Je reviens sur cette petite séquence d’images, improvisée sans aucune prétention il y a quelques années, deux trois jours avant Pâques.

À l’origine diffusé sous forme de diaporama, j’essaye de voir comment le même contenu peut être présenté cette fois-ci comme une sorte de BD linéaire.

Le diaporama tiré de ces images a été diffusé à L’Arche.

Le retour de Ti-Jean, la suite…

La suite de l’histoire de Ti-Jean, le petit garçon en pyjama un peu pas mal perdu coincé dans le pays de l’entre-deux et qui apprend qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir.

Pour lire le début de cette petite BD que j’avais créée il y a très très longtemps, suivre le lien ci-dessous:
https://lepetitparc.ca/manu/2023/12/11/le-retour-de-ti-jean/

Normalement, ce qui apparaît ici comme étant la fin de la BD n’aurait été que le début de l’histoire. Une fois débarassé de sa troisième dimension, Ti-Jean aurait pu dès lors traverser toutes les formes de cases, de cadres et de murs. Il en aurait profité pour rentrer dans d’anciens tableaux et les découvrir en profondeur.

Du moins c’est ce qui était prévu, et c’est peut-être ce que Ti-Jean a fait. Il s’est manifestement faufilé entres les murs et il a complètement disparu de nos regards, ce qui fait que nous ne pouvons pas relater la suite de ses aventures.

Il nous reste toujours la possibilité d’imaginer la suite…

Le retour de Ti-Jean

Pourquoi revenir sur des vieilles affaires que presque personne n’a vu passer? Pourquoi déterrer ce que les années passantes ont relégué aux oubliettes?

Il y faut un petit élan, une petite étincelle qui rentre en résonance avec ce qui a été enseveli sous des couches et des couches de débris. Encore mieux, cela prend un petit rayon de soleil à la fois assez vif et tendre pour se glisser au travers des décombres et réveiller la mémoire de ce qui a été oublié depuis tant et si longtemps.

Cela prend l’appel à un humble partage de ce qui a été enfoui et souvent jugé comme étant inadéquat, “passé date”…

À la suite de cette étincelle et de cet appel, il peut alors y avoir résurgence inattendue d’une présence qui fut manifestée en son temps mais qui ne fait plus partie du paysage actuel.

L’histoire de Ti-Jean

Contre toute attente, un embryon de BD publié dans les années ’70 refait surface dans la section archive de ce blogue. Il s’agit de l’histoire de Ti-Jean.

En quelques mots, Ti-Jean est un petit garçon en pyjama, un peu pas mal perdu et qui se sent tout seul, ne sachant comment retourner chez lui. Il ne sait même pas comment il s’est rendu là.

Dans cette quête pour retrouver son “chez lui”, il apprend qu’il est coincé dans le pays de l’entre-deux et qu’il lui faudra renoncer à sa troisième dimension pour pouvoir en sortir. Il se perd alors dans un dédale de couloirs qui le mènent à rencontrer divers personnages qui lui ressemblent.

L’histoire de Ti-Jean a été publiée à raison d’une planche par semaine dans le journal Bonjour chez-nous de Rockland.

L’approche de cette petite BD n’était peut-être pas tout à fait adaptée à l’auditoire d’un hebdomadaire local, néanmoins c’est dans cette publication franco-ontarienne que Ti-Jean a trouvé une terre d’accueil pour faire ses premiers pas.

Voici donc les huit premières pages de Ti-Jean!

Pour la petite histoire, c’est évident que ces quelques pages de Ti-Jean ont des résonances autobiographiques!

En tout premier, il me semble que je n’ai jamais vraiment cessé d’être un enfant, et toujours un peu perdu dans un monde auquel j’ai de la difficulté à m’identifier!

Le fait d’être en pyjama représente sans doute mon côté mal adapté et en contrepartie pas mal rêveur.

Le fait de vouloir compenser un manque existentiel fondamental au travers de l’absorption de nourriture et par une soif de découvrir est également tout à fait représentatif!

Encore pour la petite histoire, en plus de la publication hebdomadaire dans le Bonjour chez-nous, La publication a été tirée à une dizaine d’exemplaires entièrement assemblés et reliés à la main!

À suivre dans le prochain article!

Temps de pause au dépanneur

Pause BD

Il y avait, dans un des coins de la grande salle du dépanneur Sylvestre, un petit espace dédié à la lecture :

Une petite bibliothèque, une plante verte, une lampe sur pied et de quoi s’installer confortablement.

Quelques uns d’entre-nous avaient offert l’intégralité de leur collection personnelle de livres, entre autres des ouvrages sur l’alimentation et la santé. Mais ce qui a rencontré le plus grand succès, c’est la section bande dessinée!

Ce petit coin BD est devenu rapidement un oasis d’intériorité et de tranquillité.

Par la suite, un nombre croissant de personnes ont commencé à emprunter les volumes pour les lire chez eux, jusqu’à ce que ces BD du dep finissent par agrémenter progressivement leur propre collection personnelle. Le dépanneur aura ainsi contribué, sans l’avoir cherché, au rayonnement de la bande dessinée francophone en Outaouais!

Ce coin de lecture était également le lieu où était situé le téléphone public, ce qui en faisait la “boite téléphonique” la plus confortable du quartier. Les résidents des alentours et les clients du dépanneur n’hésitaient pas à s’y installer pour de longues conversations!


Pause tendresse

Dans les débuts du dépanneur Sylvestre, nous assurions la permanence sur le plancher durant de très longues heures, près de 14h par jour, 7 jours sur 7. D’où une certaine fatigue, que nous ressentions en particulier durant les périodes creuses.

Il y avait un sofa dans un coin de la grande salle, et il arrivait que l’une d’entre-nous s’y installe pour reprendre son souffle. Et quand il y avait une ou deux autres bénévoles qui voulaient également s’y reposer, nous n’avions pas d’autres choix que de se coller un peu.

Parfois ces pauses nous permettaient d’exprimer un peu ce que nous vivions, entre autres un certain découragement dans les périodes les plus difficiles. Il arrivait alors que des gestes de réconfort et de tendresse soient spontanément partagés pendant quelques instants.