Il semble qu’avoir une idée originale est suffisant pour se partir en affaire. Il y a sûrement des inventeurs/ inventrices qui ont questionné le bien fondé de leur invention avant d’en faire quelque chose, mais l’évidence du contraire est flagrante. L’exemple le plus incohérent selon moi, c’est d’avoir mis une valeur monétaire sur des choses qui sont à priori gratuites.
C’est ainsi qu’on a commercialisé l’eau du robinet embouteillée, qu’on peut louer des amis et qu’on a essayé de nous vendre des roches comme animaux de compagnie (pet rock). Ces choses normalement offertes sont devenues des biens de consommation avec, la plupart du temps, une qualité moindre et une empreinte environnementale importante. Pensez aux impacts sur notre santé et sur la nature des microplastiques de l’eau embouteillée.
Pourtant, ces articles qu’on nous vend me choquent moins que la façon dont la publicité a changé notre perception des choses gratuites.
Voici deux idées qui semblent s’être matérialisées avec le temps:
Si on ne le vend pas, c’est que ça ne doit pas être bon/ efficace : FAUX!
Ce qui est vendu, ne peut pas se trouver gratuitement : RE-FAUX!
Les nord-américains semblent être convaincus qu’à tout problème, il y a du magasinage à faire. Ça expliquerait beaucoup la popularité des régimes miracles, alors qu’on nous dit depuis bien longtemps que l’exercice et une alimentation saine sont les meilleures façons de retrouver un poids santé.
Cette réflexion m’est venue après avoir parlé de gratitude pour les choses gratuites de la vie, spécifiquement ici, le jardinage, avec une personne qui a organisé des jardins communautaires. Elle a été très surprise de ma vision et m’a dit qu’au contraire les jardins avaient coûté très cher. J’imagine qu’elle a cru que j’étais un peu naïve de penser qu’il y avait quelque chose de gratuit dans ce projet-là. De mon côté, je suis restée choquée par le fait qu’elle ne voyait pas l’aspect « offert gracieusement par mère Nature » du jardinage. Heureusement, la terre existe encore en dehors des sacs avec une étiquette de prix et, pour moi, le jardinage reste encore zéro dollar et zéro déchet.
Cette expérience m’a rappelé une publication sur Facebook où on nommait les raisons pour lesquelles l’allaitement n’était pas gratuit. Pardon?! Est-ce qu’il n’y a plus rien de sacré en ce monde??
Et puis quoi encore, on va créer un composteur électrique pour éviter de laisser la nature décomposer nos déchets de cuisine gracieusement? BAM! Ça existe déjà!
Est-ce que cet aveuglement pour ce qui est gratuit nous empêche d’aimer et de protéger la nature? Après tout, tant que ça n’a pas un prix, ça n’a pas de valeur, non?!
Pourtant, les choses gratuites sont les meilleures! L’air pur qu’on respire, les couchers de soleil qu’on admire, le doux vent qui nous caresse les joues… tous ces dons de la nature sont évidemment sans prix!
Si ce texte vous inspire, je vous invite à regarder l’émission « GratuiTude » présenté par la TVC22.
Très pertinent, et bien dit. Merci Nathalie! (Et ma grand-mère disait qu’une plante volée pousse bien mieux. ;-))