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L’étoile, les mages et le petit enfant

Un virus pendant la période des fêtes est venu me replonger tout plein dans ma vulnérabilité, me rendant dépendante des autres pour des choses aussi simple que me lever, me transférer dans mon fauteuil, et même me laver, m’habiller ou m’aider à aller à la toilette…Tous ces petits trucs banals du quotidien que l’on tient pour acquis …

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crédit photo: http://www.elegantwallpapers.com

Ce temps d’arrêt et de retrait forcés survenu en pleine période de rencontres, m’a un peu ébranlée. Il m’a aussi permis de m’arrêter et me remettre à cette quête de l’essentiel, d’une étoile bien enfouie en mon sein..

Et aussi bien sûr de me ré-inviter au passage à accueillir ma fragilité (qui me pèse) et celle des autres, et des trésors, même discrets qui veulent s’offrir à travers elle. J’étais heureuse de lire ce passage de Paulo Coelho : « Écoute ton cœur (même et surtout en des temps plus sombres (ndlr)). Il connaît toute chose, parce qu’il vient de l’Âme du Monde, et qu’un jour il y retournera. »

Ce virus est un beau rappel aussi d’à quel point la faiblesse et la vulnérabilité sont une porte d’entrée, une invitation toute grande à l’entraide ! Merci la Vie pour ces rayons de lumière et ces vagues de chaleurs, ces cadeaux précieux que le soutien d’amis grâce à qui j’ai pu rester à la maison ! Je leur redis Mille mercis !

J’avais peut-être besoin de revivre dans mes tripes cette nécessité et cette urgence de créer et de nourrir des réseaux, des embryions de communauté, des espace où le vivre ensemble prend vie  (Tant de personnes isolées, malade, handicapées, marginalisées, … Mais aussi bien portantes sont en quête de l’étoile, mais aussi de communauté !) !!

Ce temps d’arrêt m’a aussi permis de lire et découvrir des perles. Comme ce parcours qui me touche et m’inspire profondément: celui de Gaspard et sa famille. Les parents de ce tout petit chou d’un peu plus de trois ans, atteint d’une maladie dégénérative incurable qui le cloue au lit, lui a fait perdre la vue, l’ouïe, et bientôt la vie… Ses parents et frères et soeur l’accompagnent au quotidien, l’entourent de tendresse, d’amour et de tout plein d’attentions, dans la simplicité et une foi renversante…

Tellement loin du misérabilisme auquel on pourrait s’attendre, leurs récits (*) viennent un peu témoigner de comment les plus petits, comme ceux que trop de gens (même des gouvernements) ne croient même pas dignes de vivre parce que trop faibles, malades et irrécupérables et coûteux pour la société ! Les parents du petit Gaspard témoignent de tout le contraire, de comment leur fils est venu leur indiquer une voie inespérée !  En fait, de comment la vulnérabilité peut servir d’éclaireur et inviter à accueillir nos propres fragilités, et les laisser nous transformer et nous guider vers l’essentiel, vers un peu plus de tendresse, de lumière et d’amour !
Les parents de Gaspard écrivaient, la veille du nouvel An: ‹‹tu nous as tout simplement appris à être heureux !

“Non pas à être heureux *malgré* la vie, s’évertuant à fuir celle-ci ; ni même seulement être heureux *avec* la vie, en *faisant avec*, comme l’on dit : car la résignation, qui baisse les bras au lieu de les ouvrir énergiquement, n’est pas non plus accueillante.
Non, ce qu’il faut, c’est être heureux *à partir* de la vie, à partir de ce qu’elle est, tantôt banale, tantôt terrifiante, souvent joyeuse…mais jamais confortable.”
Martin Steffens [La vie en bleu] ››.

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image tirée de Centerblog, publiée par lusile17

C’est ce que je nous souhaite à tous de tout coeur en cette nouvelle année: être heureux *à partir* de la vie, à partir de ce qu’elle est ! Pleinement, follement !

Bonne et Heureuse Année ! À pas de tortue, en galopant  ou en roulant !

Particulièrement à Gaspard et sa petite famille ainsi qu’à toutes les personnes fragiles, malades, vulnérables ou porteuses de handicap.

Et comme les mages, j’espère poursuivre encore et encore la quête de cette étoile qui nous habite tous, et peut se révéler de bien drôle de façons, mais toujours nous guider à travers les nuits les plus noires. Pour la faire briller dans nos communautés. Et pour devenir porteur d’espérance!

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(*) Voir la page Facebook Gaspard entre ciel et terre

 

Fièvre saisonnière: opération épuration, libération !‏

waterfall-1382833En route depuis quelques semaines déjà, ce n’est qu’aujourd’hui que je sens le texte prêt à voler de ses propres ailes.

À ma grande surprise, j’ai été frappée très fort cette année par la fièvre du printemps. Comme la sève des érables, est monté en moi ce besoin viscéral  d’épurer. Besoin de me libérer de vêtements et trucs de tout genre. Chaque pièce de mon logement y passe. Choses que j’ai depuis longtemps, dont je ne me sers plus, et desquelles j’avais du mal à me séparer. Là ça y est. Comme une urgence. Faut que ça sorte !

Mais cette sève n’est-elle pas d’abord présente en moi ?

Ce besoin de me libérer de plein de trucs, enfouis depuis des années…  Oui, j’ai soif de faire peau neuve, de m’alléger, de laisser aller le noir, et de revêtir des couleurs ! Laisser place aux élans intérieurs. Laisser couler la folie, les sons, les rires, l’innocence, l’émerveillement enfouis pendant trop d’années sous les voiles noirs de funérailles qui ont bien assez duré !

Drôle, cette mode du noir ! Tellement longtemps été “IN”, le drame à l’italienne, le look sombre, reflété en apparence extérieure… Tout comme c’est aussi tendance d’être critique, voire jamais satisfait (pour pas paraître mou et plate, ou encore sans colonne vertébrale et sans personnalité).  Mais aussi surtout (en ce qui me concerne) pour être solidaire de toutes ces souffrances de notre monde…

Je l’ai déjà dit : depuis longtemps, j’ai adopté et je revêts le noir. En dehors. OK, et aussi en dedans, à mes heures. Souvent, sans m’en rendre compte, des lunettes noires teintent mon regard. De sorte que j’ai du mal à voir le côté lumineux des personnes, des événements, des choses.

Jamais reçu de diagnostic de dépression. Ni d’autre maladie mentale.
Juste reçu un héritage. Et j’ai aussi mon propre bagage.
D’accord. Mais j’ai besoin de laisser entrer la lumière, de m’imprégner de couleur, de paix, de confiance ! De Vie !* Et de les laisser couler à travers moi, de les partager, de les offrir! Que ça devienne mon mode de vie! Que je souhaite revêtir, au dedans comme en-dehors… Euh… dehors, non. J’aime encore trop le noir !!

lac calme-quaiM’habite tout de même ce besoin viscéral de faire place à la Lumière ! Et à la légèreté!Alors l’été étant arrivé, (je sais, écrire me prends une éternité..), j’ai décidé de changer de lunettes, et de plonger ! À tout le moins dans mon bain, ce matin !Et j’espère, tous les jours, au cœur de mon quotidien!Et dans un lac, cet été, ce serait trop chouette !!

*Ne pas confondre avec le rose bonbon, le positivisme naïf nombriliste… Il m’est désormais clair que Lumière et Joie profonde n’excluent pas les autres (contrairement à la tendance qui invite d’abord à prendre soin de soi, avant de pouvoir aider les autres). J’ai la conviction, en fait j’ai eu la chance d’expérimenter que c’est d’abord en donnant, en se donnant, que l’on peut le plus recevoir cette Joie, cette Paix, cet Amour, tant recherchés !

Et je demande la grâce de ne jamais l’oublier !

 

 

Crédit des photos :

Tout noir ou tout blanc ? Vraiment ?

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Le diagnostic attendu n’a finalement été ni celui espéré, ni celui tant craint.
Moi qui croyais qu’à la seule vue des images* prises lors de la résonnance magnétique, la neurologue pourrait trancher, et tout de suite voir de quelle forme de SP je suis atteinte. Et bien non.

Ni tout noir, ni tout blanc. Je suis peut-être un cas particulier. Elle souhaite reprendre le test dans un an pour comparer. Mais pour l’instant, elle croit qu’il est possible que les événements vécus ces dernières années ( incendie-déménagement forcé, décès de mon père, adaptation de mon logement-autre déménagement…) aient été le déclencheur de l’apparition de nouveaux symptômes, ou de l’aggravation de symptômes existants.

Bref, si tout va bien, je pourrai commencer le traitement espéré. Ouf. Soulagement.

C’est fou comment l’inconnu, le flou, l’entre-deux m’est intolérable, me fige de peur, comme un papillon qu’on épinglerait à un cadre. Pour trouver la paix en admirant de beaux portraits. Natures mortes. Papillons. Secs et morts.
Une partie de moi ressemble drôlement à ces chasseurs/collectionneurs de papillons. Et croit que c’est en figeant les personnes, les choses, ou les événements, les étiquetant et les classant dans des cases bien séparées qu’on trouvera paix et satisfaction. Même si ce faisant, on crée de fausses réalités, toutes noires ou toutes blanches.

S’en fout même si c’est au prix de la vie,. Même si c’est en enfermant tout souffle, toute étincelle ou battement de cœur ou d’aile… Pourtant, l’entre-deux offre cet espace de transformation. Permet aussi le temps nécessaire à la formation de ce cocon, cet incubateur de vie.

Et j’ai le goût de plonger, de voler! J’ai envie de cette légèreté !Dire oui à la Vie sous toutes ses formes ! En fait, tout diagnostic n’a de pouvoir que celui que je lui donne !

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* je ne sais pas si vous avez déjà eu la chance de voir des images de votre cerveau ou de votre moelle épinière? Même avec des plaques, taches bien blanches que j’ai vues bien présentes, j’étais émue par la beauté et la grandeur du corps humain !

Vive le printemps!

 

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