Pour le commun des mortels
je suis que tonnerre
qui gronde fort, et crie
devant ciel d’orages et d’éclairs

Hérité sur des générations,
il gronde, ce tonnerre,
ravage tout sur son passage,
moi la première
ces tempêtes saccagent mes rives périodiquement…

Comme si je me changeais en Louve-garou,
Lorsqu’éclate l’accumulation
Un trop plein
De stress, de peurs, d’anxiété,
Face à l’inconnu, au mystère
Ou aux trous à combler à mon horaire (de soins)
La maladie évolue, misère…

Et je fuis…
Puis pouf,
Éclate un trop plein
d’une mascarade,
d’une parade
où défilent peur du jugement, auto-censure.
Où tout doit rester en surface
et surtout pas déranger,
Taire ce qui m’habite
Vite le couvercle sur la marmite !
Pour fuir mon appel profond qui murmure.

Toute ma vie, j’ai fuis.
Les gros mots, les tensions,
l’intensité, les cris
même ceux enfouis bien profond.
Comme tant, je fuis…
et me réfugie sur les écrans,
ou toute forme d’occupation,
ou de bonbon,
tout, plutôt qu’oser la rencontre
avec le dragon.

Plutôt qu’entendre,
essayer de comprendre, tendre la main,
apprivoiser cet être,
cette bête sauvage blessée…
folle, pleine de tendresse,
de sensibilité, d’authenticité, de beauté
et d’une grande liberté !

Ce dragon fou,
rempli de bonnes intentions,
d’un feu intérieur qui réchauffe…
et de passion…
Et aussi truffé de blessures
tellement grandes qu’elles bloquent lumière,
et chaleur et paralysent.

Nous sommes des êtres de contradiction.
Tissés d’ombre et de lumière.
La lumière perce et brille chaque fois
que j’arrive à embrasser le dragon
qui vit en mes profondeurs,
chaque fois que j’écoute
et improvise un corps à corps
avec ces parties de moi
qui peuvent me paraître comme noirceur ou malédiction.

Même si c’est le parcours d’une vie,
avec la plupart du temps,
une relation plutôt chaotique avec la SP
et ses défis…et aussi ce cher dragon.