On dit que c’est aux soins apportés au plus vulnérable qu’on peut reconnaître l’état d’évolution d’une civilisation…


Trop drôle, quand c’est là précisément et particulièrement en cette ère où les soins nous sont plus que nécessaires, à toute la société: n’est-ce pas un peu le signe d’une société malade que celle qui non seulement ne prends pas soin des travailleurs de la santé, mais semble parfois même les ridiculiser ou ou à tout le moins banaliser, en avoir marre d’entendre parler d’eux et de de leurs conditions de travail…et de santé ?

C’est un peu devenu comme la légende urbaine depuis l’an dernier,
mais je peux, et je tiens à en témoigner :
C’est un cadeau, ces aidant.e.s dévoué.e.s qui bravent handicap, maladie…
et cette pandémie, ce virus mystérieux qui frappe encore et encore…!

Il y a les auxiliaires du Clsc, qui, parfois vêtus de capes, lunettes, gants, se rendent tout de même au front : osant les visites à la maison, sans savoir si au cours de leur horaire ou route de soins, le COVID ils croiseront…ou non.

Aussi, avec la pandémie, il a fallu, par moments,
remanier mon équipe d’aidants de jour/soir (les gens du Clsc viennent seulement le matin), trouver des remplaçants… …le stress est monté, ma tête s’est embrouillée.
C’est fou ce que c’est déstabilisant, ça crée insécurité, anxiété, impression de saut dans le vide…

Puis, le miracle, le déclic…
un élan de coeur de ma soeur de coeur, une mobilisation éclair de mon réseau, de mon équipe !
un vent chaud digne des tropiques
Et fiou! cède la panique … C’est tellement fou comme ça se complique
avec ce surcroît de logistique…
À en faire croire aux 12 travaux d’Astérix…

Puis, d’un coup de baguette, d’Intouchable (au propre et au figuré),
je suis redevenue celle qui est, celle que l’on voit, qu’on ose toucher, parfois même juste avec le cœur ! Juste cette chaleur du ‘’caring’’, de l’élan palpable de prendre soin, de l’amitié qui se tisse au coeur de l’adversité, d’amis précieux qui se soucient et osent ! Avec ou sans gants (mais oui oui, du désinfectant)..
Cette chaleur guérit. Elle permet de voir au-delà de l’attirail de fin du monde…
Au-delà des gants, des masques, et de cette distance, nécessaires….
Cette chaleur qui m’est tellement, mais tellement chère,
et permet enfin de voir clair. De retomber sur mes pieds ( fauteuil).

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« Vaincre la lèpre implique plus qu’une simple lutte médicale », il faut aussi « éliminer la stigmatisation sociale qui accompagne cette maladie pénible » — Peter Turkson

Comme la lèpre, le handicap effraie et éloigne ! Tant de personnes porteurs de handicap et maladies dégénératives sont invisibles…et ou font fuir… et n’ont personne, personne pour qui ils sont précieux. Personne qui voit leur coeur, quand ils les regardent dans les yeux..

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Vraiment, chers aidants et aidantes: de tout coeur, JE VOUS DIS MERCI !!!!