Page 2 de 8
- À lire: son livre: Si je ne peux plus marcher, je courrai
Peu nombreux encore sommes-nous à vivre, chaque jour,
et quatre fois plutôt qu’une,
le défi de la culotte:
dont voici l’histoire (ou l’anecdote):
Pour pallier sa vessie
qui ne répond plus pour cause de maladie,
la sorcière Mai a choisi
d’oser porter des culottes,
question de pouvoir continuer ses pérégrinations.
Or, malgré la patience et persévérance, et les bonnes intentions
de ses aidants, et même ses propres incantations,
force lui est de constater que cette invention est de la pure fumisterie à la con !!
Conçue pour faire monter toutes sortes de jurons!
Pour les incultes,
(la majorité chanceuse des adultes),
permettez-moi de vous mettre un peu au parfum
(je vous dis tout de suite:
toute apparence de jeu de mots est fortuite),
les charmantes culottes d’incontinence
sont d’une apparence tendance
à la bonhomme Michelin…et, quoi de mieux:
d’un confort des plus douteux.
Qu’importe que l’on soit une femme de petite taille: la super culotte parachute (qui est, semble-t-il, la plus absorbante..mais qui oblige quand même à y ajouter un pad pour éviter les fuites), fait trop souvent entre les 2 jambes l’un de ces paquets, dignes de rendre jaloux le mieux nanti des étalons..
Ainsi, je vous dis pas l’innommable patience:
Impossible de passer sous silence
les dons, talents et tours des précieux auxiliaires de la sorcière
pour lui assurer un minimum de confort..
Pas facile, elle qui a la peau si fragile…(elle jalouse les crocodiles ..)
Très souvent, on doit faire des pieds et des mains, faire preuve de patience, de persévérance, de compassion, d’empathie..développer dons et pouvoirs magiques !
Quelle chance: l’univers a envoyé au secours de la sorcière Mai une équipe volante fort sympathique !
Des gens dotés ou qui ont développé et/ou affiné des pouvoirs empathiques,
qui permettent à Mai de continuer à voler, au-delà de toute logique 🙂
***
Merci tellement à tous les anges mes amis
pour cette patience qui me touche au plus haut point ! (Margareth, Dan, Marcel, Daniel, Suzie, Marie, Livia, Christiane, Michel, Alexandre, les anges du matin (auxiliaires du CLSC))
Merci d’accepter ce petit geste de plus, et de m’aider à me sentir le plus confortable possible,
mais aussi de me sentir quand même coquette et bien dans ma peau et prête
à reprendre au quotidien l’épopée, et monter mon balai brisé !
VRAIMENT TOUTE MA GRATITUDE !!!
Sexualité, amour et handicap: «Avec Yves, je vis un conte de fées» Linda pensait que sa sclérose en plaques avait mis un terme à sa vie amoureuse et sexuelle.
quebec.huffingtonpost.ca
|
« La Vie, nul ne l’a jamais vue, c’est le corps qui nous la fait connaître. »
—Jean-Yves Leloup
Avant l’arrivée de la SP et de la perte de mobilité et autres symptômes, mon corps, qui, ma foi, me permettait tant de choses dont je ne réalisais pas la portée, mon corps, cet allié précieux plutôt discret et agissant dans l’ombre, je réalise en écrivant ces lignes qu’il était un peu comme ce véhicule plutôt fiable pour m’amener à bon port.. et parfois une enveloppe me remplissant de joie, les jours où je me sentais belle et bien dans ma peau..
S’était installé un rapport de nature surtout utilitaire..mais il prenait aussi la couleur évidemment de vecteur de plaisir, d’amour, de tendresse, de chaleur, …mais soit, c’est sa job..!
Puis quand une panne majeure a surgi, sont vite montés dépression et colère contre ce véhicule qui me lâchait!
J’appréhendais et craignais tellement le fauteuil roulant… qui, j’en étais vraiment persuadée, signerait mon arrêt de mort!!! *
(*)c’est tellement le message de plus en plus véhiculé dans le monde !!
Puis, lentement j’ai eu l’élan de sortir le drapeau blanc. Besoin de faire la paix. Voir et vivre mon corps comme un allié, une partie sacrée de mon être, quelles que soient sa condition, sa taille, son vécu.
Mais quel défi ! Surtout quand un de ses membres ne répond plus, fait la grève, ou démissionne… après toutes ces années à me porter. Cet aidant, cette enveloppe, cette partie plus vulnérable et changeante de ma personne que je découvre, je sens l’urgence de l’intégrer, avec ses faiblesses, tout ce qui ne répond plus comme avant..et qui m’énerve.. bref, vivement l’harmonie!
Le corps est ce trésor de tous les trésors, trésor infiniment précieux dont l’esprit humain ne peut saisir qu’une infime partie… tour à tour admirée, désirée, enviée, méprisée, rejetée, violée, violentée, ignorée… et parfois bénie…
très peu soupçonnent le corps d’être un tel trésor… immensément inimaginable, sans limites et sans contraire, source intarissable du très profondément, intensément, infiniment et éternellement Vivant, qui fait pâlir les contes de fée les plus fous.
Épisode # 1: le coup de minuit
Dans une vallée.. vivait une sorcière culottée,
qu’on pouvait facilement retracer:
suffisait de lever la tête au ciel
et suivre les poussières d’anges et de lutins, ses précieux amis.
Mai avait chuté après s’être empêtrée dans de gros fils électriques
(D’où la présence d’une coiffure échevelée.. ou excentrique? En tous cas unique).
Comme Cendrillon, elle aimait bien danser.
Et un jour, sous le coup de minuit,
elle perdit non seulement une chaussure..
mais sa mobilité, sa force, sa vitalité, son énergie (coup dur),
la fluidité de ses mouvements..
Et bien d’autres facultés encore..
Et soudainement,
Mai fut saisie d’une fatigue inouïe
qui ne la quittait plus jamais.
Comme un mauvais sort.
Il arrivait à certaines sorcières (plus de 2 millions dans le monde entier)
et aussi à quelques sorciers que leur baguette
se retourne contre eux
pour les affliger d’un sort dégénératif mystérieux
et incurable, qu’on appelle SP.
Heureusement, (et contre toute attente), ce coup de minuit lui a aussi ouvert de nouveaux horizons,
complètement insoupçonnés!
Comme l’apparition éclair, inespérée
et magique d’une vague d’empathie, de chaleur et d’amitié
de ses précieux amis Daniel et Nadia, qui se sont mobilisés
pour monter de toute pièce une petite communauté d’aidants apprentis-sorciers !
Bien sûr,
le choc électrique
appelé aussi dans ce cas diagnostic,
a fait croire à notre sorcière
qu’elle avait perdu sa baguette et ses points de repère..
Mai croyait que ses pouvoirs magiques s’étaient envolés en fumée,
et qu’elle ne pourrait plus jamais aider, œuvrer et même vivre en Afrique..
Ou voyager sur son balai, et vivre d’intrépides aventures qui la portaient..
Mais Oh! surprise:
sa chute lui fit vivre mille péripéties et histoires jamais imaginées,
parfois soûlantes, tantôt rocambolesques..
Tant de riches rencontres, découvertes et arabesques,
et aussi, l’apparition non pas d’un chat noir (typique pour une sorcière)
mais d’un chien (noir!) doté de pouvoirs (MIRA)
et de nouvelles baguettes magiques !
Crayons et pinceaux sont ainsi devenus ses meilleurs alliés pour naviguer
à travers tempêtes et eaux troubles…Et
exorciser les idées noires sur la vie avec handicap et maladie,
et son corps qui change..Aussi défier et même chasser les plus sombres préjugés (dont le tenace capacitisme),
et faire fuir aussi sa peur de ne jamais plus rencontrer de sorcier charmant…
Mais surtout, surtout! : elle a retrouvé confiance en la Vie
et repris contact avec ce besoin vital et surtout cette joie de donner,
même si comme le chante Desjardins dans Jenny:
‘’(…) même si toute c’que j’ai (à donner), cé moé!’’.
Connaissez-vous quelqu’un qui n’aimerait pas être sauveur?
Fort, efficace: LA personne de la situation! Celle qu’on appelle, sur qui on peut toujours compter, qui peut tout régler?
Je pense qu’on est nombreux à être ou avoir été dans cette galère !!!
… pas facile de se rendre compte que notre corps change, subit la maladie, vieillit, est plus fragile… et ne répond plus comme on le souhaiterait…
Tellement pas évident d’apprendre à conjuguer à la première personne le mot vulnérabilité..
Alors comment, comment oser en parler… surtout à la personne que l’on veut tant aider?…
…
Imaginez-vous maintenant de l’autre côté du miroir..dans les chaussures de la personne aidée..
Pas évident..quand on voit que la personne aidante, bien souvent un ami, un parent, un être qui nous est cher n’arrive pas à voir ses nouvelles limites, accepter ou reconnaître sa vulnérabilité..et/ou difficulté..et/ou incapacité de nous aider..comme il le voudrait…
SVP, SVP! Sortons de ces trop fortes pressions! Sur nos corps, sur tout nos êtres…ces pressions toxiques qui ruinent trop de relations, de familles, d’amitiés…
Source de stress et de détresse…osons écouter les limites, dire les vraies choses… demander de l’aide!
Superman peut aller se rhabiller!
Et faire place à l’aidant, à cette personne si précieuse qui ose accueillir la vulnérabilité de l’autre, mais aussi svp!, apprivoiser sa propre vulnérabilité, accueillir…en son temps, et communiquer ses limites !!
Quitte à devoir, pour un temps, porter le chapeau de personne aidée..
***
« La vieillessse (et j’ajouterais la maladie et autres passages étroits de la vie qui nous plongent dans notre vulnérabilité..ndlr ) est un passage vers la terre de communion, vers la faiblesse acceptée. Des dépouillements seront nécessaires pour m’amener plus près de la réalité de mon être, car je suis encore attaché à beaucoup de choses, à un certain besoin d’être reconnu et estimé. Il y a encore des systèmes de défense autour de mon cœur ; il y a encore des murs à faire tomber pour que je sois davantage en contact avec la source de mon être et que je devienne ce que je suis en réalité en profondeur. » -Jean Vanier