J’ai une fascination pour les choses qui sont créées de *presque* rien. Je crois que c’est cela qui m’a attirée vers des domaines tel que le jardinage, la cuisine, l’allaitement, l’écriture, le bricolage, la récupération et le recyclage. Je pense ici au recyclage le plus local qui soit : de la poubelle (idéalement juste avant d’y être mis) à la table à idées pour finir avec un produit qui a une utilisation de tous les jours.
C’est ainsi qu’on accumule des trésors chez moi, le genre de trucs qui n’a aucune valeur marchande, mais qui est à la base de plusieurs projets créatifs. Le carton devient des châteaux, des jeux de société ou des couvre-sol entre mes plates-bandes. Les vieux contenants de plastiques se transforment en pots à semis, ceux de lessive, en arrosoir. Les vieux vêtements troués ou tâchés se transforment en peluches dans lesquelles les chaussettes trouées font office de rembourrage. Les fins de balles de laine se transforment en étui de téléphone portable. Le papier bernache et les vielles couvertures de dossiers deviennent des cartes de souhaits (clin d’œil à mon amie Hélène qui fait aussi de très belles cartes à partir de recyclage).
Poupée faites par Daria à partir d’une vielle couverture de ma grand-mère et des restes de laine
Même si toute bonne chose à une fin, je vois une idée d’éternité dans la réutilisation et le recyclage. Comme si la terre n’avait pas besoin de produire plus de ressources. Comme si celles que nous avions déjà exploitées suffisaient (voir mon article “Le voile de la richesse“). Mais aussi, comme si l’amour des générations avant nous pouvait être transmis dans les choses du passé. Quand j’ai de la difficulté à me départir d’une chose qui me rappelle de doux souvenirs, l’idée de la transformer en quelque chose qui sera à nouveau utile me réconforte.
On pourrait penser que c’est mon côté radin qui s’exprime au travers de cette manie de tout garder, mais permettez moi de recycler cette idée en disant que c’est mon côté poétique et créatif qu’y s’exprime à travers cet art du recyclage.
Je ne veux rien savoir de ces « petits riens tout neufs », offrez moi plutôt les moyens de faire « du neuf à partir de rien ».
Je te lève mon chapeau, Nathalie!