Mes oreilles ont chauffé cette semaine. Elles chauffent quand j’entends de l’insensibilité face à l’expression de sentiments. Ça peut prendre du courage de dévoiler ce qu’on vit et, quand on le fait, c’est terrible de ne pas se sentir écouté. On ne peut pas réfuter l’émotion qui a été communiquée, malgré cela, notre écoute n’est pas nécessairement à la hauteur de ce partage.
Il y a plusieurs niveaux d’écoute. Certaines formes d’écoute peuvent resserrer des liens entre deux personnes et d’autres risquent, au contraire, de créer un froid. Écouter c’est bien plus qu’entendre. Écouter passe par les oreilles, continue au cerveau, traverse le cœur et ressort par le langage corporel et l’expression de nos idées.
Une écoute qu’on dit active se base sur la compréhension des émotions de l’autre en mettant de côté tout ce qui peut être jugement ou conseil. C’est une bonne façon d’établir un lien solide avec la personne qui nous communique ce qu’elle ressent. Celle-ci peut ainsi comprendre mieux ce qu’elle vit en l’expliquant à voix haute. Pourtant, c’est rare qu’on utilise l’écoute active parce que c’est difficile. Peut-être en partie parce qu’on ressent nous-même des émotions face à une idée et que c’est difficile de voir les choses d’une autre perspective. Ça prends plus d’énergie. C’est plus simple de trouver une solution et d’utiliser notre logique que de faire place à des émotions qui nous mettent mal à l’aise pour se lier à ce que vit l’autre.
Au lieu de prendre l’information qu’on leur donne comme un cadeau, certaines personnes rabaissent les émotions communiquées. Voilà ce qui m’a chauffé les oreilles : après qu’une étude soit sortie avec comme conclusion que la semaine de travail de 4 jours serait bénéfique pour beaucoup gens et pourrait être implémentée dans certains secteurs, j’ai entendu: « Qu’est-ce qu’il ne vont pas inventer! ». Une jalousie s’est installée. Quand on dit, « Moi, je l’ai fait, pourquoi rendre la vie plus facile aux autres?, Ce n’est pas juste! », on ne peut plus évoluer en tant que société.
Ça m’arrive aussi, je le vois bien que le jugement vient vite quand je deviens jalouse. Le « Et puis quoi encore!? Non, mais franchement, ils exagèrent! », je l’ai déjà dit avec amertume.
Il faut faire l’effort de se poser la question : «Pourquoi je dis ça? Ai-je de bonnes raisons ou est-ce que j’essaie de cacher un autre sentiment sous un argument bidon? ». C’est possible que l’idée me fasse mal, mais ce n’est pas une raison valable pour refuser d’écouter et d’agir pour aider l’autre qui exprime ses besoins.
Ainsi, à pratiquer son écoute de la sorte, on gagne une meilleure compréhension de nos besoins réels, de nos désirs cachés en plus d’améliorer notre communication avec les autres.
En espérant que je serai à l’écoute de mes propres besoins autant que ceux des autres et que, peut-être, mes oreilles chaufferont de moins en moins avec un monde qui évolue au fil de belles conversations.
Bonne écoute!
Une belle sagesse, merci!
Très beau texte, vrai et sensible.