Le monde d’hier

 

Je suis assis devant une petite merveille de démocratisation des moyens de production, vive la démocratie n’est-ce pas, un appareil de numérisation de films super8 et voilà que resurgit le monde d’hier où on s’habillait chic and swell pour la moindre sortie, même pour aller prendre un verre chez le voisin. Dans ces images. mon père et ma mère ont à peine plus de la moitié de mon âge actuel, de vraies jeunesses. Ma mère n’a jamais été pour moi autre qu’une présence permanente, comme si je n’avais jamais cessé de baigner en elle et d’être en son sein. Introspectif de nature, j’étais le centre d’un univers sans souci par ses soins. La voilà comme je ne l’ai jamais vue, jeune, coquette, resplendissante de beauté.

Les numérisations de ces vieux films Kodachrome sont plutôt granuleuses, mais qu’importe, c’est une véritable caverne d’Ali Baba de souvenirs. Dans une petite boîte jaune sur laquelle on a écrit en gros No Good, j’ai trouvé une de ces images magiques créées par une double exposition accidentelle. Vers la fin du film, il y a une séquence où on voit deux gamins qui fouillent le sol à la recherche de vers pendant que mon père donne la main devant le Royal York à Toronto lors de l’adoption des lois qu’il a parrainées dans l’Assemblée législative pour créer des universités de Sudbury.

Me voilà, la pelle à la main, qui fouille le sol que foule mon père.

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