Le violon de Simone, partie 1

Collage d'un violon et d'une partition pusicale en surimpression

Quel musée voudrait d’un vieux violon dans un étui délabré? Si j’étais un musée, je dirais simplement non.

Ma mère avait rêvé d’une carrière de violoniste, mais les aléas de la vie et surtout les changements technologiques avaient bouleversé ses plans. Le violon est toutefois toujours resté au cœur de sa vie. À son décès en 1990, son violon a pris une autre dimension, une valeur symbolique que l’aîné de la famille a cherché à consacrer.

Avant même les funérailles, mon grand frère s’est empressé de rédiger un contrat en bonne et due forme où les sept membres de la fratrie s’engageaient à préserver le violon, à chacun son tour, et le dernier survivant aurait à le remettre à un musée. Nous avons tous signé, dans les circonstances.

Nous voici à la fin de 2024 et mon grand frère nous a quittés plus tôt cette année. La fratrie est maintenant réduite à trois personnes dont les deux plus âgées, pour des raisons pratiques, ont préféré sauter leur tour et passer le flambeau au plus jeune. Surprise, le plus jeune c’est moi.

J’ai un gros problème, ou plutôt deux. Quel musée? Ensuite, quel musée voudrait d’un vieux violon dans un étui délabré? Si j’étais un musée, je dirais simplement non. Et moi je pourrais répondre «Mais ce violon a une histoire extraordinaire!» Alors je (pas moi, le musée) lui dirais «Raconte-moi l’histoire et garde le violon.» Pourquoi n’ai-je pas insisté auprès de mon frère au moment de signer le contrat pour qu’il en rédige la petite histoire ? Il était le meilleur témoin de cette époque.

Alors j’ai opté pour une voie différente de celle du contrat. Avec l’aide de mes sœurs, je ferai les recherches pour être en mesure de rédiger la petite histoire du violon de la grande Simone. Elle sera placée dans l’étui du violon et le violon sera confié à un des petits enfants qui a manifesté de l’intérêt pour en jouer, avec l’engagement de le passer un jour au suivant sinon à un musée quelconque. Qui sait, le violon pourrait peut-être vivre pour plusieurs générations. Sa petite histoire pourrait s’allonger.

J’ai la conviction que ma mère aimerait mon plan, elle qui, jusqu’à la fin de ses jours, sortait amoureusement le violon de son étui au moins une fois par semaine pour en faire vibrer les cordes.

À suivre.

Le violon est de Simone et la partition musicale était un de ses succès populaires: La Méditation de Thaïs par Jules Massenet. Le collage est de Stephanie.

3 Responses

  1. Le violon de Simone! Dommage que je ne suis pas violoniste. Ma mère m’a tant parlé de grand-maman et son violon. Ton plan me semble bien bon.

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