Photo: CharlVera
La veille du Jour de la Terre, une petite marche, presque symbolique, a eu lieu à Gatineau pour souligner l’événement. Notre ville, qui compte environ 292 000 habitants, est la quatrième la plus populeuse du Québec. Ce dimanche après-midi, nous étions à peine une centaine.
Avant de partir marcher, nous nous sommes rassemblés pour écouter quelques messages, dont le « cri du cœur » des Mères au front de l’Outaouais, qui participaient à l’événement. À tour de rôle, côte à côte, elles ont lu deux ou trois phrases d’un texte où il était question de leur engagement, de l’avenir de la planète et de celui de nos enfants. Quand son tour est arrivé, une des jeunes mères a commencé à lire, mais après quelques mots seulement, s’est mise à pleurer à chaudes larmes. C’était son cri du cœur. Un moment de vérité que je ne suis pas prête d’oublier.
Le 2 septembre 2002 à Johannesburg, Jacques Chirac a dit dans son discours d’ouverture du quatrième Sommet de la Terre « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». C’était il y a 22 ans, et il était déjà presque trop tard. Aujourd’hui, pourtant, nous continuons à regarder ailleurs.
Image: Mariananbu
Il n’y aura pas de miracle et sans doute pas d’éveil des consciences. Pour ma part, j’essaie de ne plus trop espérer. Et de ne plus me réveiller la nuit, le cœur dans un étau.
Boucar Diouf, ce grand amoureux de la vie sur Terre, continue de son côté à s’interroger sur une foule de sujets. Il s’est questionné récemment sur les raisons pour lesquelles l’humain était, et de loin, le plus destructeur des habitants de notre planète. Sans offrir de solutions faciles, le film « 8 milliards d’insatisfaits? », dont il est l’idéateur, donne cependant quelques explications assez captivantes. Il parle entre autres d’une partie de notre cerveau nommée le striatum qui tend, comme le titre l’annonce déjà, à faire de nous d’éternels insatisfaits. Et, par le fait même, des consommateurs immodérés. Le film ne console pas, mais il aide à comprendre un peu plus le comportement humain. C’est toujours ça de pris, comme dirait l’autre.
Je suis tellement d’accord, Mireille! Pas de miracle, ni d’éveil de conscience, mais une collision imminente qui va nous forcer à voir la réalité.
Merci d’avoir laissé ces quelques mots, Nathalie. Du coup, je me sens un peu moins seule avec cette grande tristesse.