La tête lourde, je marchais dans les rues commerciales de Hawkesbury. Un pied en avant de l’autre, comme disait l’ami. J’avais une heure à tuer en attendant ma voiture au garage.
« Oh, monsieur ! »
Une dame s’était arrêtée sur le côté opposé de la rue, vitre baissée, le bras sorti pour m’inviter. Elle se trompait, j’étais en territoire inconnu. J’ai traversé la rue en préparant mon excuse. Désolé madame, je ne suis pas d’ici, je ne peux pas vous aider.
- Quand je vous ai vu, j’ai dit : C’est mon Robert ! Il faut que j’arrête le saluer.
- Euh, Robert ?
- Mon mari. Il est décédé il y a un an, presque jour pour jour.
Elle me fixait du regard, j’étais embarrassé.
- Des fois, les gens m’arrêtent parce que je ressemble au père Noël, mais pas…
- Mais lui aussi ! En tout cas, quand je vous ai vu, j’étais bien contente de le voir. Il fallait que j’arrête. Excusez-moi de vous avoir dérangé.
- Pas de quoi, madame.
Elle est repartie et j’ai continué mon chemin, le pas léger.
C’est tout.
L’entête est une photo d’agence modifée avec l’IN de Stephanie.
4 réponses
Comme c’est touchant!
Merci, Nathalie.
Cette dame sais bien vivre!
J’adore cette histoire. Elle est ravissante (dans le sens : elle nous ravit).
C’est tout.