Les méandres de la pensée. L’expression est usée à la corde. Ces méandres, on les connaît bien. Récemment, je cherchais l’adresse d’un fournisseur au sud du Manitoba. La vue satellite montrait les vastes plaines des prairies et au bas de l’écran, tout juste au sud de la frontière des É.-U., la rivière Pembina, un affluent de la rivière Rouge. Une rivière perdue qui se cherchait un tracé dans le quadrillage des terres agricoles. Elle se foutait pas mal des plans d’arpentage. Je suis resté de longs moments à la regarder, envoûté. Mes pensées zigzaguaient comme la rivière.
Plus tard dans la journée, j’ai trouvé un cahier de sudokus ouvert sur une table, laissé par une jeune rêveuse. Ça m’a fait sourire. Je suis cruciverbiste et résoudre un sudoku ou un mot croisé, c’est du pareil au même. La pensée se promène à son gré. On perd le fil à chaque moment parce que chaque carré ou chaque mot nous emmène dans une direction. Un mot croisé difficile et stimulant peut prendre plusieurs jours à compléter.
Cette rivière Pembina (il y en a une autre en Alberta) prend naissance au Manitoba et se prolonge 513 km vers la rivière Rouge aux É.-U. pour ultimement atteindre la Baie d’Hudson. Elle est sinueuse tout le long de son parcours.
La photo satellite est une saisie d’écran du site de The United States Geological Survey qui, pour autant que je puisse conclure sans consulter un avocat, est libre pour cet usage-ci.
Pour une image de la rivière dans toute sa splendeur et sa longueur, voir Google Maps.
3 réponses
Étudier le fleuve Ob ne t’obligerait pas à compter les lettres sur tes doigts. On dirait un mot interrompu par un hoquet. Ob…! Mais attention, l’Ob compte aussi des méandres et des bras morts. Pensées perdues, bras morts… Se méfier de l’eau qui serpente trop, on y perd ses pensées et ses bras. 😉
Correction :
« … on y perd ses pensées dans ses bras morts. »
Quel joli texte, un peu rêveur, un peu explorateur, qui nous invite à la dérive, non pas urbaine, mais riveraine:)