Flammèches

Naviguer sur la Pembina

Les méandres de la Pembina

Une rivière perdue qui se cherchait un tracé dans le quadrillage des terres agricoles. Elle se foutait pas mal des plans d’arpentage.

Les méandres de la pensée. L’expression est usée à la corde. Ces méandres, on les connaît bien. Récemment, je cherchais l’adresse d’un fournisseur au sud du Manitoba. La vue satellite montrait les vastes plaines des prairies et au bas de l’écran, tout juste au sud de la frontière des É.-U., la rivière Pembina, un affluent de la rivière Rouge. Une rivière perdue qui se cherchait un tracé dans le quadrillage des terres agricoles. Elle se foutait pas mal des plans d’arpentage. Je suis resté de longs moments à la regarder, envoûté. Mes pensées zigzaguaient comme la rivière.

Plus tard dans la journée, j’ai trouvé un cahier de sudokus ouvert sur une table, laissé par une jeune rêveuse. Ça m’a fait sourire. Je suis cruciverbiste et résoudre un sudoku ou un mot croisé, c’est du pareil au même. La pensée se promène à son gré. On perd le fil à chaque moment parce que chaque carré ou chaque mot nous emmène dans une direction. Un mot croisé difficile et stimulant peut prendre plusieurs jours à compléter.

Cahier de sudokus
Tiens, ce matin j’ai appris qu’un passage étroit dans une haie s’appelle une musse et ça m’a rappelé un passage dans une œuvre de Mark Twain, mais laquelle ? Ah, c’est lui qui a dit  «Je n’ai jamais laissé ma scolarité interférer avec mon éducation.». Et c’est lui qui m’a appris la morphologie du Mississippi. Et son histoire aussi. Il y a eu une civilisation mississippienne, j’avais oublié. Quel drôle de mot, quatre paires de consonnes! Difficile à écrire sans être obligé de compter. Comme le mot impossible à écrire en grand : communément. On se perd dans ses méandres et l’on ne sait plus quand mettre le point final. Comme naviguer sur la Pembina.

Cette rivière Pembina (il y en a une autre en Alberta) prend naissance au Manitoba et se prolonge 513 km vers la rivière Rouge aux É.-U. pour ultimement atteindre la Baie d’Hudson. Elle est sinueuse tout le long de son parcours.

La photo satellite est une saisie d’écran du site de The United States Geological Survey qui, pour autant que je puisse conclure sans consulter un avocat, est libre pour cet usage-ci.

Pour une image de la rivière dans toute sa splendeur et sa longueur, voir Google Maps.

3 réponses

  1. Étudier le fleuve Ob ne t’obligerait pas à compter les lettres sur tes doigts. On dirait un mot interrompu par un hoquet. Ob…! Mais attention, l’Ob compte aussi des méandres et des bras morts. Pensées perdues, bras morts… Se méfier de l’eau qui serpente trop, on y perd ses pensées et ses bras. 😉

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