Depuis au moins vingt ans je ressens un lien très fort avec les animaux. C’est comme si je éprouvais dans tout mon corps leur souffrance, leur désespoir. Souvent quand je me promène ils viennent vers moi.
J’ai une grand faiblesse pour les animaux errants qui doivent lutter pour leur survivance. Je viens du Chili et là bas les chiens luttent les uns contre les autres pour de la nourriture, en perdant souvent un morceau de leurs corps.
Ici au Canada où j’habite la situation est différente car les chiens vont à la SPCA pour se faire adopter ou dans des refuges.
Les chats c’est une autre histoire car c’est difficile de les apercevoir.
Comme j’ai un chat, je laisse de la nourriture dehors pour nourrir les visiteurs.
Les deux ou trois premiers mois d’avoir commencé je pouvais compter jusqu’à huit différents chats qui venaient se restaurer, pas tous errants, mais tous étaient les bienvenus.
Dans un moment donné Marley a décidé que assez c’était assez et il les a chassé tous même les trois qui habitaient en dessous de la gallérie, incluant sa blonde.
Malgré cela j’ai toujours continué à mettre de la nourriture dehors, mais maintenant c’est surtout des ratons laveurs, des écureuils et des oiseaux (cardinaux, jet bleus, étourneaux) qui viennent.
Marley a sa propre porte pour rentrer et sortir. J’ai décidé de lui installer une quand je n’avais eu marre qu’il s’assoit sur ma tête vers 3 heures du matin parce qu’il voulait sortir.
Le problème est que les ratons laveurs ont découverte la porte et cet été ils se sont promenés dans ma cuisine à leur guise… heureusement qu’ils ont été capables de sortir par eux mêmes par cette même porte.
Je suis très heureuse que ce soit l’hiver. Oui, je suis une chilienne qui aime l’hiver québécois même s’il fait -40ºC dehors, surtout parce que Marley a décidé durant le temps chaud que je ne mangeais pas bien et il m apportais des mulots même deux fois par nuit, jusqu’à ma chambre au deuxième étage. Souvent ils étaient encore vivants et même si je suis devenue une experte à les attraper, souvent ils se sont échappés dans la maison et malgré mon amour pour les animaux il a fallu mettre des trappes jusqu’à tard l’automne. Merci mon Dieu que j’ai un grand ami qui venait s’en occuper, car mon cœur était brisé en mille morceaux.
Les étourneaux sont tellement beaux, je les vois arriver en groupe, voler et se relayer pour manger la bouffe aux chats. De mon lit je les aperçois à travers ma petite fenêtre et parfois je peux compter jusqu’à 30 sur les branches, alors je me dis qu’ils doivent être au moins une centaine…
Ces beaux oiseaux qui me réchauffent le cœur et baignent les yeux avec leur présence, baignent aussi ma voiture blanche de leurs déjections. Bien sûr que je me promène de même car cela arrive au moins deux fois par jour.
Comme il fait froid mon chat sort moins et il est très attaché à moi. Il aimerait que je me couche avec lui toute la journée car il veut faire la sieste. Même si je ne peux pas répondre à sa demande il s’assoit en face de moi et me regarde fixement en disant « Bon, qu’est-ce que tu attends? » Il ne me laisse plus tricoter car il se couche sur mon tricot et en essayant d’attraper le fil de laine il rentre ses griffes acérées dans mes mains. La nuit, du moment que j’éteins la lumière il court se coller à mon cou en se couchant sur mon bras arthritique. En appuyant les pattes de devant sur ma tête. Quelques fois durant la nuit il s’étire en sortant ses griffes qui rentrent doucement dans mon visage. Avec mon bras endolori je me réveille souvent aussi et je ne réussi qu’à dormir trois heures.
Aussi à cause du froid il sort moins donc souvent il se couche sur le plancher de la cuisine en face de sa porte transparente pour observer dehors. Un matin de janvier Marley rentre dans ma chambre avec un étourneau qui était déjà mort (j’espère) il le dépose au pied de mon lit. Comme j’ai tout fait pour ne pas regarder, pour nier cette réalité pendant que des larmes coulaient sur mon visage, Marley a décidé de se payer la traite et il lui a bouffé la tête, là, juste à côté de moi…
J’adore les animaux, je sens un énorme lien avec eux… mais là, je me sens un peu perdue… j’ai très peur de penser que la chaleur va revenir… non… pas encore la même histoire!!!