Depuis l’automne, je suis grand-maman, et très très fière de l’être. Le petit fils à qui je dois l’honneur de ce titre est plus que charmant, et je ne me lasse jamais de passer du temps avec lui. Comme nous ne vivons pas dans la même ville, il n’y a pas encore grand danger qu’il se tanne de mes visites, donc j’essaye de profiter pleinement de chaque minute auprès de lui.
Quand j’ai vu cette photo de nous deux collés ensemble dans le hamac, pour une fois je n’ai pas mal réagi à me voir. En temps normal, je suis hypercritique de mon apparence, surtout depuis que je traîne plusieurs livres en trop. Dans mon esprit, je devrais perpétuellement être mince et alerte, mais la réalité du moment c’est que je suis plus lourde et plus lente. Et tant pis, non? Ça ne change pas l’essence profonde de mon être. Ça ne change pas que ce petit chou me voit et m’entend comme une grand-maman toute pleine d’amour et de tendresse envers lui.
Pour une fois, j’ai vu le corps mou et généreux de la grand-maman que je suis comme un terrain accueillant et aimant pour mon petit-fils, qui se fout bien du chiffre sur le pèse-personne. Et tout comme je lui offrirais toute la patience du monde quand il pleure ou exprime ses besoins, je me suis sérieusement demandé pourquoi je ne pourrais pas être aussi gentille et douce avec moi-même? Un travail en cours. À suivre.
Magnifique!
Mais oui, un jour on se rend compte que sans quelques livres en trop on se sent plus légère et agile, mais que sans amour – tendre, généreux et inconditionnel- rien n’a de sens. Quel beau texte, Colette!