Faire le vide

On vit dans un monde de surconsommation dans lequel trop d’individus se laissent mener par le phénomène “Keep up with the Joneses”. Bien qu’il y ait eu une étape dans ma vie où je faisais partie de ce groupe, plus maintenant.

Je me rends compte que les espaces libres de désordre et d’un excès d’objets crées chez moi un sentiment de paix intérieure. J’ai ce désir de me défaire de tout ce qui n’est pas nécessaire et de tout ce qui peut brouiller ma pensée. Un exploit pas facile, surtout quand on ne vit pas seul et que nous n’avons pas tous le même “Mindset”.

C’est donc dans la nature que je parviens à nourrir ce désir. Alors que j’avance lentement et silencieusement en pleine forêt, je sollicite tous mes sens pour profiter pleinement du moment.

D’abord, je contemple la beauté qui m’entoure. Le bleu du ciel qui perce à travers les branches dénudées de leurs feuilles. Je les observe osciller de gauche à droite. Les yeux crispés par le reflet du soleil sur la neige étincelante, je cherche les oiseaux et les petits rongeurs qui se croient seuls dans cet espace.

Sous le poids de mes raquettes, la neige s’affaisse occasionnant un léger craquement. Ma respiration devient plus laborieuse, je m’entends à chaque bouffée d’air aspirée. Le vent siffle faisant vaciller les branches qui craquent à leur tour.

L’air est froid et pur. L’odeur du foulard qui couvre ma bouche et mon nez me rappelle mon parfum jusqu’a ce que l’odeur d’un animal ayant marqué son territoire vienne remplacer mon bouquet personnel.

À chaque respiration, ma bouche s’assèche. Je sens l’air frais refroidir ma gorge. Je goutte la vanille qui parfume le baume soigneusement appliqué sur mes lèvres. J’imagine la sensation que me procurera la délicieuse soupe chaude que je dégusterai à mon retour.

Je me sens complètement seule et libre dans cet endroit si paisible. Mes efforts me faisant transpirer, seuls mes orteils ressentent le froid. Des gouttelettes s’échappent de mes narines qui, à chaque respiration, restent collées. Mes muscles endoloris, j’avance moins rapidement mais avec satisfaction. Ma tête se vide, mon coeur se remplit. J’ai trouvé l’espace vide tant recherché.

Mon sentier est battu jusqu’au prochain moment ou j’irai vivre pleinement ma solitude en pleine conscience.

2 Commentaires

  1. Merci Chantal pour cette promenade au froid dans la nature. Ça m’a fait du bien de te lire.
    J’aime la photo et tout particulièrement la chute de ton texte : « Ma tête se vide, mon coeur se remplit. J’ai trouvé l’espace vide tant recherché. »

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