L’incidence du bruit en milieu éducatif

Le bruit fait malheureusement partie du quotidien du personnel éducateur et des enfants en milieu éducatif, où la bonne humeur se cultive, c’est-à-dire où de gros câlins, des éclats de rire, des ateliers stimulants… s’imposent. Malgré leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être, il est impossible aux membres de la profession éducative de garantir des classes ou des locaux exempts de << grosses peines >> et de cris stridents… Les centres de services à l’enfance et les CSGE (centres de services de garde d’enfants), par exemple, sont loin d’être des environnements sans bruit, comme on peut l’imaginer. Alors, quel est l’incidence du bruit dans ces milieux-là, d’autant plus que les gens qui y travaillent sont appelés à y passer jusqu’à trente ans de leur vie professionnelle ? Cet article, qui se veut être plus qu’un outil d’information, vise à les sensibiliser au phénomène du bruit et à ses conséquences, tant sur les soins et les services d’éducation (qui doivent être de qualité) auxquels les enfants ont droit que sur leur qualité de vie. 

Qu’est-ce que le bruit ?

Le bruit est tout simplement un son non désiré ou indésirable. On peut aussi le définir comme étant « une sensation auditive gênante ou désagréable »[1]. Dans les CSGE, comme ailleurs, chaque personne tolère le bruit de façon très différente. Le bruit que fait un enfant dans un local du centre de garde ou dans une classe gêne davantage l’adulte éducateur que celui que l’enfant produit lui-même et vice versa. Un simple son (ce que nous entendons) pour l’un peut devenir un bruit pour l’autre. Il importe de souligner qu’il existe « différents types de bruit :

  • un bruit continu présente des variations minimes de niveau (ex. : un appareil de climatisation) ;
  • un bruit variable ou fluctuant présente des variations plus importantes (ex. : les niveaux de bruit dans un local varient selon les activités, le nombre d’enfants, l’heure) ;
  • un bruit d’impact résulte du choc de deux corps solides (ex. : chute d’un jouet sur le plancher, choc d’un verre sur la table) »[2]

Quels sont les effets du bruit ?

Aujourd’hui, on sait pertinemment que les effets directs du bruit sur l’audition peuvent aller de la fatigue auditive jusqu’à la surdité et sans s’y limiter ! Également, ils peuvent être extra-auditifs avec des conséquences multiples (la liste exhaustive de celles-ci sont non énumérées dans cet article) qui se font sentir autant au travail que dans la vie sociale et familiale. En effet, quand on s’expose à un bruit non désiré ou à un son doublement indésirable, on se sent stressé, et même fatigué. Qui du personnel éducateur parvient toujours à résister à une fatigue de fin de journée dont la cause est inconnue ? Personne ! On peut parier que c’est à cause de l’exposition au bruit, le plus souvent !  En plus de cette sensation d’affaiblissement physique, il peut apparaitre de l’irritabilité, de l’intolérance, de l’anxiété, voire des problèmes de santé mentale, qui sont d’ordre psychologique.

Les membres de la profession éducative devraient être sensibilisés au bruit en évitant toute habituation. Il est obligatoire qu’ils/elles passent à l’action pour le réduire dans leurs locaux, notamment à cause de ses effets négatifs sur le comportement. En ce sens, Nicole Malenfant, dans son livre intitulé Routines et transitions en services éducatifs (p. 45), propose cette formule : « Pour diminuer le bruit, il faut s’attaquer aux causes premières du problème : nombre élevé d’enfants au même endroit, espace ouvert sans cloisons, absence de matériaux poreux, diffusion prolongée de musique de fond, voix élevées et interventions à distance. »

D’après tout ce qui précède et en se référant à la réalité, il est évident que l’incidence du bruit en milieu éducatif augmente le stress et la fatigue, autant chez les enfants que du côté des membres du personnel éducateur (sans oublier les interventions disciplinaires) et diminue, sans aucun doute, la qualité de la communication et des apprentissages !  

Bytchello Prévil, écrivain spécialisé dans l’éducation de la petite enfance et titulaire d’une prestigieuse bourse d’excellence scolaire en administration des services à l’enfance

bytchello.previl@0faute.org

www.0faute.org

Ressources et/ou références :  

L’Approche ABC, de A à Z (pages 55-58)

Routines et transitions en services éducatifs (p. 45)


[1] Sans Pépins – Vol. 8, Nº 2, 2006 – Numéro spécial 

[2] Sans Pépins – Vol. 8, Nº 2, 2006 – Numéro spécial 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top