L’incidence de la punition

La punition peut se définir comme étant la procédure ayant pour effet de supprimer un comportement ou d’en diminuer la fréquence d’apparition. Elle peut être positive ou négative (Parent et Cloutier, 2013, p. 168).

La séquence type d’une procédure de punition positive et de punition négative se termine de la même façon : il y a diminution de la réponse dans les deux situations, mais cette diminution est due à la présentation d’un stimulus désagréable dans le premier cas (punition positive) et au retrait d’un stimulus agréable dans le second (Parent et Cloutier, 2013, p. 169).

Les exemples de punitions positives et négatives sont très fréquents dans la vie courante. Un parent qui réprimande son enfant et lui inflige une punition positive (présentation d’un stimulus désagréable). Un autre qui prive son adolescent d’une sortie récréative avec ses amis lui donne une punition négative (retrait d’un stimulus agréable).

Que la punition soit positive ou négative, elle a un caractère d’agression. À cet égard, il y a lieu de se demander si elle produit toujours des résultats escomptés, quelle que soit la forme (positive ou négative) sous laquelle elle s’emploie. D’après de nombreuses études de laboratoire sur le sujet, la réponse est loin d’être affirmative et son efficacité fait encore l’objet de travaux de recherches et de débats.

Outre le fait qu’elle a rarement les effets escomptés, la punition comporte les méfaits suivants :

  • Le mensonge

Pour éviter la punition, l’être humain semble spontanément porté à mentir. Et comme on peut facilement le deviner, les autres se méfient d’une personne qui a contracté la mauvaise habitude de mentir.

  • Des rétroactions indésirables

De l’avis de Parent et Cloutier (2013), la punition entraine des réactions indésirables. À court terme, et même au moment de son application, elle peut induire des manifestations de colère telles que des protestations verbales et des gestes violents…

  • Des problèmes émotionnels et de dépendance

Dans une recherche à long terme, Cox et Sareen (2006) ont constaté que les individus qui ont été l’objet de châtiments corporels fréquents lorsqu’ils étaient plus jeunes ont plus de risques d’éprouver, une fois adultes, des problèmes de dépression et de dépendance à l’alcool ainsi que des difficultés à extérioriser leurs sentiments.

  • Aucune information sur le comportement souhaité

Si le renforcement positif informe le sujet que le comportement adopté est désiré, la punition (positive ou négative), quant à elle, donne zéro information sur le comportement souhaité. Tout ce que le sujet obtient comme information est une agression, qui le « blesse » psychologiquement ou physiquement et lui rappelle qu’il a fait quelque chose de mal ou que son comportement est loin d’être souhaitable, sans l’informer sur ce qui est attendu.

« La chose la plus répugnante pour moi est le fouet ; c’est là une punition basse et servile, avilissant au lieu de corriger, produisant l’endurcissement au lieu d’amender. Le fouet est la limite extrême de la punition. Que restera-t-il pour un âge où le fouet est impossible ? » (Quintilien).

En conclusion, les recherches faites sur la punition démontrent que cette dernière est généralement moins efficace que le renforcement positif, qui est la procédure ayant pour effet d’augmenter la fréquence d’apparition d’une réponse. Bref, il se peut qu’on se punisse soi-même en punissant (Un Nous à nu, 2024, p. 212).

Bytchello Prévil, écrivain, éducateur, instructeur de FLS, superviseur agréé et titulaire d’une prestigieuse bourse d’excellence scolaire en administration des services à l’enfance

bytchello.previl@0faute.org

www.0faute.org

Ressource et/ou référence :

https://leseditionsdelapotheose.com/boutique/fr/marie-claude-allard/un-nous-a-nu-marie-claude-allard-et-bytchello-previl-p2475/?tag=roman&sort=p.model&order=DESC&limit=100

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