
C’est une nouvelle expérience que je fais ici. Comme il ne reste que peu de temps avant l’heure de tombée, qu’il fait chaud pour mourir et que le défi de ne pas trop me censurer m’interpelle, j’écris ce texte à partir d’un récit que je viens d’enregistrer sur mon téléphone, sans coupures, sans tergiversations.
Il y a un bon nombre d’années, donc, j’étais en train de jardiner chez moi quand mon père s’est pointé à l’improviste, comme il le faisait souvent. J’étais contrariée, pour ne pas dire en pétard, du fait qu’encore une fois, il ne s’était pas annoncé et ne semblait aucunement préoccupé de savoir si le moment était bien choisi pour une visite.
Bref, cette fois-là, contrairement à ce que j’aurais fait d’ordinaire, je ne l’ai pas invité à entrer et à prendre quelque chose à boire. Il est donc resté debout à me regarder jardiner. Après un moment, je suis allée lui chercher une chaise de jardin pour qu’il s’assoie. L’atmosphère était… comment dire… un peu bancale, malaisée.
Nous avons tout de même entamé un genre de conversation, dont je n’ai gardé aucun souvenir, sauf pour une phrase. Un peu avant son départ, il m’a dit qu’il avait souvent envie de conseiller aux gens qui allaient mal d’aller dans leur jardin travailler la terre.

Tout à l’heure, j’ai réfléchi aux paroles et aux situations qui, malgré le passage du temps, restent gravées dans notre mémoire. Je crois qu’en général, elles ont de l’importance.
La retraite, le bouleversement climatique et l’instabilité politique liée à nos voisins américains, qui plane sur notre avenir, m’ont amenée à entamer un projet que je murissais depuis un bon moment, c’est-à-dire la culture en serre de fruits et de légumes. L’idée de faire pousser des plantes dont je vais me nourrir et que je pourrai offrir à mon entourage me réjouit.
On peut trouver beaucoup d’information sur Internet à ce sujet, et c’est super, mais j’aime avoir sous la main des documents exhaustifs comme ceux-ci :

Enfin, m’est revenue une chanson des Séguin, toute simple, que j’ai aimée dès la première écoute. C’était il y a… une cinquantaine d’années. Il me semble que mon père l’aurait aimée aussi. Pour toi, papa :
Quel beau texte et chanson qui me parle aussi. Bonjour à oncle Eugène qui rôde en douceur au dessus de ton jardin, comme celle de mon père est passée au bout du quai à ma dernière visite au chalet.
Woups! Je me suis mal relue. Je croyais avoir écrit l’âme d’oncle Eugène. Est-ce possible de corriger?
Ah, heureuse de savoir que ton papa, ou son âme, fréquente encore le quai de son lac bien-aimé:) Merci d’être passée, couze!