Naître, grandir et vieillir avec les fées

C’était au début septembre. Assises au salon, mon amie Em et moi parlions du boulot, de la famille élargie dont nous faisons partie, des enfants, de nos  ami.e.s… Nous prenions et donnions des nouvelles, en somme.

Photo: aitoff

 Je me suis rendu compte, à un moment donné, qu’il était beaucoup question des endroits où vivaient nos proches, de leurs pérégrinations au fil du temps et du choix que certain.e.s avaient fait de vivre au bord du Saint-Laurent, de la rivière des Outaouais ou de l’un des innombrables lacs qui peuplent notre région.  Em m’a alors déclaré que, pour sa part, elle n’était pas une « fille de mer, de fleuve ou même de rivière », mais clairement une « fille de lac ». S’est ensuivie pour moi une réflexion sinueuse, amusante et… assez captivante, je l’avoue.

Photo: LTapsa

Nous sommes maintenant en octobre et, « cadeau » du réchauffement climatique, il fait beau comme en plein été. La brise et la lumière dans les feuilles sont une vraie splendeur; mes chaussures de marche me font des clins d’œil; c’est le temps d’aller dehors. Il y a un endroit où je ne vais pas souvent, bien qu’il soit à quelques encâblures seulement de chez moi. C’est un lieu un peu secret, qui ramène en mémoire des histoires d’enfance et d’appartenance : le lac des fées.

Quand j’étais petite, il me faisait un peu peur. Il semblait se cacher, se dérober aux regards. À aucun endroit, sur ses berges, on ne pouvait le voir dans son entièreté. Dans une chaloupe ou un canot, la chose aurait été possible, mais comme les sentiers qui le bordent sont escarpés, accidentés et périlleux, personne, du moins à ma connaissance, ne s’est jamais risqué à y emmener une embarcation. Sauf certains Autochtones, semblerait-il, selon ce que pourrait suggérer la légende.

 Le lac a donné son nom au quartier où mes parents ont élevé leur famille et ont vécu pendant  plus de 65 ans. J’y ai moi-même élevé ma famille et vécu durant la majeure partie de ma vie. C’est pourquoi, même si j’aime grandement la mer, les fleuves et les rivières, je suis de par mes racines une « fille du lac »… des fées.

8 réflexions au sujet de “Naître, grandir et vieillir avec les fées”

  1. J’aime tout le secteur du lac des Fées, les bois au nord de Val-Tétreau, la Babine, le parc de la Gatineau. Je suis attaché à cet endroit par des souvenirs qui remontent à l’enfance, mais le lac des Fées lui-même, non. Les rives ne sont pas accueillantes, aucun point de vue, les accès à travers bois sont incertains, etc. La seule façon d’en faire le tour est d’y aller en hiver, quand la glace est prise. Mais il y a autre chose. Une drôle d’atmosphère règne autour du lac et m’en tient éloigné. C’est quelque chose d’indéfinissable. Si le lac est hanté, ce n’est sûrementpas par des fées. Certains endroits m’attirent, d’autres me déplaisent. Ces accords ou désaccords sont mystérieux.

    1. Oui, c’est ce que je percevais quand j’étais enfant, et même plus tard dans ma vie. Mais il faut croire que les esprits frappeurs et les fées maléfiques ont vieilli eux aussi et ont perdu de leur pouvoir. Le lac est toujours mystérieux, mais à bien y penser, la vie elle-même est un mystère. Et que dire de l’être humain…

      1. Le lac des Fées est au creux d’une faille majeure de la région, la faille Hull-Gloucester qui se prolonge sur plusieurs dizaines de km en Ontario. Littéralement, le lac est dans un lieu effondré (par rapport à l’escarpement au sud du lac et la côte de Val-Tétreau). Tout ça n’explique rien quand à l’atmosphère du lac, mais en le disant, on dit quand même quelque chose. 😉
        PS. – J’ai republié une photo N&B du lac prise en 1957 :
        https://geo-outaouais.blogspot.com/2020/12/hors-sujet-la-babine-vue-de-loin.html

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