Le temps qu’il fait, qui passe et qui ne revient jamais

Chaque année après Noël me vient une envie de partir au pays des rêves, bien au chaud dans ma chaumière, jusqu’au mois de mai, à temps pour voir fleurir les lilas et s’ébattre les oiseaux. Je m’imagine en ourse, ce qui n’est pas trop difficile vu mon côté grognon, et je remplace le mot « chaumière » par « tanière». Et voilà qui complète l’image réconfortante que je me fais de mon éventuelle hibernation.

Chaque année, aussi, j’ai la certitude de ne pas être la seule à m’imaginer survoler en rêve les matins qui peinent à se lever; les voisins qui grattent frénétiquement leur pare-brise dans la noirceur et le froid avant d’aller travailler; les rhumes et les grippes qui terrassent nos pauvres corps; février, mars et avril qui prennent des allures d’éternité…

Mais cette année, s’est superposée à cette image celle du temps qu’il me reste avant de partir pour le plus inconnu des pays: l’autre côté du miroir, l’au-delà, l’autre rive. J’ai vu clairement derrière moi un long chemin parcouru, et, devant moi, un bout de chemin beaucoup plus modeste.

La fée clochette de ma conscience m’a alors murmuré que, pour cette dernière étape du voyage, l’hibernation n’était pas au programme et que j’avais avantage à garder les yeux bien ouverts. J’ai eu beau lui dire « mais fée clochette, c’est la lumière et la douceur des jours que j’aime! », elle ne m’a offert en réponse que le silence, cette arme sans merci.

 

À vrai dire, la fée clochette est ma meilleure compagne de route. Je prends souvent la clé des champs, des chemins de traverse ou la poudre d’escampette, mais je reviens toujours à ses côtés, là où je peux cheminer dans sa lumière.

Pour la nouvelle année, je nous souhaite à toutes et à tous de retrouver l’émerveillement.                 

2 réflexions au sujet de “Le temps qu’il fait, qui passe et qui ne revient jamais”

  1. Oh! Que c’est beau! J’adhère à tout. À cette histoire finement tissée qu’on suit pas à pas, et à ce souhait à la fois simple et magique, comme l’image du nénuphar qui apparaît, POUF!… avec un effet! Tout comme les autres somptueuses images, d’ailleurs. Merci Mireille pour cette carte-oasis de début d’année.

    1. Au fil des commentaires que nous échangeons, toutes et tous, une impression chaleureuse d’amitié et de solidarité s’installe. Le bonheur, quoi. Merci pour ce très très beau message, Jany! Ça recharge mes piles:)

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