Pour toutes les personnes qui souffrent d’innumérisme ou pire, d’arithmophobie, mes sympathies, mais ce n’est pas mon cas. Si je souffrais de katagélophobie* par contre, ce billet s’arrêterait maintenant. Mais ce n’est pas le cas non plus. Alors j’ai un truc. Suivez-moi.
Le chiffre n’est qu’un signe et quand on braque la lumière dessus, il projette une ombre : son ombre est un nombre. Et qui dit nombre dit unités de quelque chose. Vous me suivez toujours?
Les comptables ont tout compris. Pour mesurer la santé d’une entreprise, ils ont retenu le dollar comme unité. Pour une période donnée, ils comptent les dollars en plus et les dollars en moins. La différence entre les deux constitue le résultat de l’exploitation, autrement dit le résultat des efforts que l’entreprise a déployés pour améliorer sa santé. Pour savoir quel est l’état de santé financière de l’entreprise à un moment précis, c’est-à-dire pour dresser un bilan, ils comparent les dollars accumulés aux dollars dus en y ajoutant le résultat des efforts, qu’il soit positif ou négatif.
Soyons créatifs un peu. Imaginons vouloir mesurer notre bonheur au lieu de notre santé financière. Il nous faudrait convenir d’une unité de joie, disons le plaisir équivalent à un morceau de gâteau au chocolat (MGC**). Pour une période donnée nous allons mesurer la différence entre les joies en plus et les joies en moins, ou les peines. Le résultat sera l’effort qu’on aura mis à améliorer, ou pas, notre bonheur.
Pour mesurer notre état de bonheur à un moment donné, on comparera nos réserves de joie (bons souvenirs) à notre lot de peines (mauvais souvenirs) en y ajoutant la somme cumulative de nos efforts pour améliorer notre bonheur. Le bilan sera le bonheur qui rayonne, ou pas, de nous.
On pourrait faire le même exercice avec l’amour à partir d’une unité de base, un sourire peut-être. Comparer les sourires qu’on a offerts à ceux qu’on a manqué d’offrir, la différence étant le succès qu’on a eu à répandre l’amour autour de nous.
En conclusion, si vous êtes confrontés à l’angoisse d’un devoir de mathématiques ou d’un exercice de planification financière, pensez à l’unité qui se cache derrière les chiffres, mangez un morceau de gâteau au chocolat et faites un sourire à votre voisin.
* Du grec ancien καταγέλαστος, « ridicule », et du suffixe -phobie. Wiktionnaire
** Si 8 MGC = 1 GC, 6 MTP = 1 TP et 2 TP = 1GC, combien de MGC vaut 1 MTP?
Je n’ai pas cuisiné le gâteau mais j’ai cuisiné l’image d’agence.
Clause de non-responsabilité : Nous ne sommes pas responsables des problèmes d’obésité qui pourraient s’ensuivre.
9 réponses
Oui, bon, je suis d’accord (même si je n’ai pas résolu l’équation dans les notes du texte).
Je ne conteste que la chose qui fait l’unité de mesure. Voir mon billet du 25 nov. 2022, « Mirage et bonheur ».
PS. – Comme on n’en a jamais fini avec les phobies, on peut aussi souffrir d’apéirophobie (peur de l’infini).
1 MTP = 0,666666 MGC, car si 8MGC – 1GC et si 1GC = 2TP et 1TP=6MTP, ergo 8MGC = 12 MTP, sauf qu’en réalité, il n’y a pas de P dans le GC ce qui fait que jamais au grand jamais ne pourra-t-on extraire du C d’une P, ça me semble très clair.
C’est pourtant écrit noir sur blanc qu’il faut être créatif. On sait tous que 1 Morceau de Gâteau au Chocolat procure 2 x plus de joie que 1 Morceau de Tarte aux Pommes. Donc 1 TP = 0,5 GC.
Lire ce texte a augmenté mon niveau de bonheur de 30%. Je t’envoie un sourire qui me procurera des retombés sur ce prêt de bonheur 🙂
Ahahah! Mon petit soleil vient de libérer un rayon de ahahah
Arrivant un peu tard au party, après le dessert, quoi:
Ah mais, ah mais, attention ! ! Il faut considérer le “fudge factor”,
Soit le lemme axiomatique (et donc oxymophorique?) :
IL existe un X (dans les “Réels”) tel que : 1 MGC = 1 MTP + X,
où X = 1 BCG | 1 MChd , où MChd satisfait aux conditions suivantes:
Â( MChd) >=3 ( la fonction  étant une surjection (?) sur l’intervalle [1, 10] , )
Masse( MChd) >= 10 gr (exprimée en grammes)
et
Saveur( BCG) appartient à l’ensemble [C, V]
et je contesterais l’affirmation non-prouvée que Joie ( 1 MGC) = 2 x Joie ( 1 MTP), surtout si on introduit le facteur X défini ci-dessus.
LA résolution de l’équation 1 MGC = z BCG pour la variable z est laissée en exercice au lecteur.
(Certains diraient que z tend vers un grand nombre ?)
J’avoue que ton hypothèse est scientifiquement admissible. Laissons donc nos pairs la corroborer ou la réfuter. Pendant ce temps, j’irai manger mon morceau de tarte à la citrouille. Il faudra peut-être modifier nos équations.
Notre bonheur peut être compté jusqu’à ce qu’il déborde a l’infini! (pour ça il faut plus qu’un morceau de gâteau, disons deux ou trois)
Autant de morceaux que tu veux, Rosideli. La cuisine d’où vient ce gâteau peut en produire à l’infini, aussi!