En bout de ligne, un anniversaire

Les premières lignes (sic) de ce qui allait devenir Ligne de grains datent du 29 décembre 2008, il y a douze ans. (Le 2007 imprimé sur certaines épreuves du roman doit être une erreur qui provient de la réutilisation d’un ancien document pour construire le fichier.) L’obligation d’entreprendre quelque chose m’était apparu en ces jours lointains comme une impérieuse nécessité. Le vide entre Noël et le nouvel an peut être fécond de résolutions qui engagent l’avenir. À la condition d’observer celle de les tenir, évidemment.

Des manuscrits plus ou moins achevés traînaient dans mes tiroirs, des nouvelles, des romans avortés. (Les nouvelles, réunies sous le titre Grève des anges, ont paru en 2019 aux Éditions L’Interligne.)

Le bon titre s’est fait attendre : le manuscrit s’est brièvement intitulé Maison avant que je pense à Petite Mort puis à Post Meridiem (mêmes initiales). Mon choix s’est arrêté sur Ligne de grains et autres pépins. Les pépins allaient être balayés plus tard par le correcteur de ma maison d’édition qui n’aimait pas les titres à rallonge.

L’essentiel du roman était couché sur papier en 2009. J’en avais mis trop et il en manquait encore. J’y revenais par intermittence et par désespoir, ne pouvant me résoudre à l’abandonner, ne sachant comment boucler la dernière scène.

Le travail final, en 2016, a surtout consisté à couper dans les ramifications de l’intrigue. J’avais compris qu’il fallait canaliser l’inspiration et non pas la laisser s’irriguer à tous les ruisselets.

Il m’arrivait de paniquer en cours de relecture, « Ah, j’ai oublié un détail essentiel ! » pour découvrir quelques pages plus loin que le détail était là, à sa place et qu’il venait à son temps. Le mot « Fin », comme l’ultime pièce, scella l’unité du puzzle.

L’histoire n’était qu’un prétexte. Je voulais un regard sur les choses, la vie, les gens. Pour arriver à ce résultat, il me fallait demeurer à l’intérieur d’une tête d’emprunt, de préférence une caboche pas trop obtuse. Mais le prétexte devait être crédible et retenir l’attention.

J’ai soumis le manuscrit à mon éditeur fin 2019. Il a été accepté en février 2020.

« Présenté comme la narration d’une jeune fille de dix-huit ans, caustique et délurée, le texte conquiert d’emblée. Le style est brillant, très drôle mais nourri également de réflexions intelligentes et originales sur la vie et la société. » (Rapport du comité de lecture.)

(Je n’ai aucun scrupule à publier les compliments qu’on m’adresse.)

Souligner l’anniversaire du manuscrit est une façon de mettre un point final à cette ligne égrenée sur douze ans.

Quatrième de couverture

Une « ligne de grains » est une bande d’orages à l’avant d’un front froid. Mais ça peut être toute autre chose.

Delphie, âgée de 18 ans, assiste au lancement du recueil Ligne de grains et tombe sous le charme de Pascale, la violoniste engagée pour l’occasion ; un écart de celle-ci hors de sa partition allume la suspicion d’une spectatrice. Tout se complique et se déglingue, les couples deviennent solubles et la folie tient la barre.

D’abord illustrateur, Henri Lessard s’est converti à la littérature. Il a publié le recueil de nouvelles Grève des anges à L’Interligne en 2019.

Grand merci aux Éditions L’Interligne et à leur équipe qui m’ont épaulé et qui ont accepté mes corrections jusqu’à la dernière minute.

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