Le temps file
Dans son impermanence
Les choses utiles
Prennent un autre sens
Une feuille s'envole
Elle a survécu à l'hiver
Réduite à un fait divers
Elle ne trouve plus son auréole
Rétrécir son diamètre
Sous les yeux du bien-paraître
Être seul
Couvert de son linceul
Category Archives: Poème
Tristesse
Tristesse
Se faire des accroires
Qu’on aurait enfin pu se faire voir
S’être fait une joie
Qu’on se rende compte
Qu’on était là
Qu’on existait
Optimisme candide
Mais c’était trop demander
D’être enfin validé
Aux yeux même
De ceux en qui on avait confiance
Vie à l’arrêt
Espoirs déçus
Plonger volontairement dans l’anonymat
Faut pas en faire tout un plat
C’est normal d’être annihilé
Quand on est marqué par l’invisibilité
Trou noir de la honte
Promesses vaines
Coeur en détresse
Tomber dans les craques du système
Qui fonctionne à coups de barèmes
Faut pas chercher loin
Il y a toujours quelqu’un
Qui est plus en besoin
La machine t’a ghosté
Exister est un problème
Tu dois chasser cette humeur morose
Sinon ton âme aussi est en errance
Et les autres, ça les indispose
Quand t’es pas zen
Tu restes avec ton vide
Seul chaque jour
Condamné à l’exclusion toujours
Vaincu
Visage inopportun
Tourne






Ennui dans le soleil

Ignorée
Ignorée Par mes pairs Je m'enfuis dans leurs songes Inconscients Mon ombre s'allonge Et j'intègre la transparence Camouflée sans remords Non familière On me fige Plus de raccord On oublie ma présence Rien d'important Évacuée On m'abandonne au carrefour Plus de labours Heureuse comme un abat-jour Je m'efface Bientôt plus de trace Ça y est J'ai pris le biais Où suis-je?
Coup de Foudre
un éclair sur l'eau claire de la mer un frisson soulève l'onde profonde un simple son s'abandonne il se donne à Ton Visage insuffle Vie au paysage de mon âme qui tout à coup réclame une Présence Autre reconnaissance ce qui est nôtre se fait jour rassemble les parties éclatées de deux êtres laissant le paraître pour le tout pour l'ensemble intensité de l'amour partagé qui ensemence les doux remous du chemin Tracé d'une Main qui offre le Souffle serment qui inonde de sa chaleur la peur de l'absence sans que le vent ne s"essouffle porteur d'espoir oui, voir Ton Regard qui transforme le soir en magnifique Art de la Lumière Splendeur tout autour Grandeur du Vivant qui nous tient! Viens!
Le mirage des apparences
Quand on se colle aux apparences Qu'on en fait sa pitance Qu'on ne croit qu'à ce qui se fait voir En superficie Ça occulte la vraie vie Mais ça c'est pas notre terroir Ni non plus notre territoire On préfère Les affaires lisses Les gens aussi Tout ce qui nous glisse Sur le pourtour Qui ne joue pas des tours À notre blanche petite tour Aimablement propice À nous maintenir Confortablement assisFaut pas que ça interfère Avec ce qui nous fait tenir Bien en laisse Nos propres faiblesses
Instantanéité
Consumer sa mort On voudrait qu'elle soit dehors Évacués, les désirs d'immortalité On brûlerait vif pour l'instantanéité Enflammées les folles vacuités Ce qui se croit habilité À nous donner notre accréditation On ne cherche pas plus loin On a écouté notre plus grand besoin Et on s'est trouvé une justification Tout est ok, on peut aller en société Pas besoin d'autres considérations Le compte est bon On peut arrêter de compter Ce flux d'années toutes alignées Pas nécessaire de se connaître On a trouvé notre raison d'être C'est suffisant pour suivre le fil Une existence dans la balance De ce qui va se terminer, faut-il Sans qu'on ait à donner notre permission Du moins c'est notre impression De nos jours on ne cherche plus le sensAveuglé par les feux des artifices On s'est jeté sans malice Dans le tourbillon du spectacle ambiant Pour participer à la mêlée Un rôle dans le jeu valorisant Pour faire croire qu'on est vivantOn ne sait même pas qu'on avait une mission Une qualité toute naturelle On a oublié qu'on avait cet appel À se réaliser en tant que réceptacle manifestéDe la constance d'éternité
Demande interdite
Tous les humains ont des demandes C'est normal pour la majorité Que certaines leur soient accordées Mais y en a qui sont à l'amende C'est trop cette croyance Que c'est aussi pour toi À bas tes espérances T'es effronté même d'y penser Arrête d'y croire et tais-toi Tais-toi dans la tristesse Tais-toi lorsque tu meurs en-dedans Tais-toi pour éteindre tes souhaits Tais-toi pis arrime-toi solide Pour vivre en toute politesse Même si ton âme est en détresse Devant l'iniquité des gens Beau niais Tais-toi quand les autres s'expriment Comprends bien pour que ça s'imprime Que pour toi le silence prime Sur les élans qui t'animent Tais-toi quand le restant du monde fait entendre sa voix Tais-toi quand ton coeur tremble jusqu'au trépas De ton désir de vivre Tais-toi lorsqu'autour de toi S'élèvent des réponses arides À tes timides appels aux côtés magnanimes De tes homonymes Pas de traitement æquanime Pour les anonymes Faut survivre L'heureusité tu mimes Voués à rester dans l'abîme De leur seul mutisme Dû comme une dime À leur indigence unanime Englués dans un inéluctable altruisme Obligés de se cacher sous un pseudonyme Pour simplement croiser Ces bonnes personnes Auxquelles tout résonne Celles qui sont dans leur bon droit D'exister Défaite sublime D'une tentative même minime Qu'un filet infime De toi, de ta voie Soit entendu Sans être jugé superflu Par les donneurs de leçon Qui disent que c'est ta décision D'abaisser le son De ton diapason Tu parles d'un choix Tais-toi
Bref
sans égard au temps l'eau tout simplement donne vie abreuve et guérit