Quête amoureuse perpétuelle
Chercher son miroir habituel
Tenter d'imprimer son label
Pour se reconnaître enfin tel quel
Entrer dans ses profondeurs
Sans bien en mesurer la valeur
Vouloir s'approprier cette lueur
Qui fait oublier la peur
Se faire croire qu'on est raccord
Malgré la mécanique folle des ressorts
Qui induit le désaccord
Déjà le déclin mord
Idéalisation de la relation
Dérive des premières émotions
Arrive l'ère des revendications
On veut mettre le traître en prison
Narratif ébloui sur les rapports
Se servir des plaisants transports
Pour contrer la finalité du corps
Idéologie de mort
Se rendre compte de la béance
Qui émerge en pleine puissance
Pour bouleverser toutes nos croyances
Et révéler l'inévitable échéance
On a perdu notre passeport
Et on jette le terrible accord
Même si on croyait qu'il allait conjurer le sort
Pourtant on en veut encore
Et on se remet à jouer les conquistadors
En s'imaginant que cette fois ce sera mieux
Désordres amoureux
Author Archives: Michaëla Pé
Ennui dans le soleil
Ignorée
Ignorée Par mes pairs Je m'enfuis dans leurs songes Inconscients Mon ombre s'allonge Et j'intègre la transparence Camouflée sans remords Non familière On me fige Plus de raccord On oublie ma présence Rien d'important Évacuée On m'abandonne au carrefour Plus de labours Heureuse comme un abat-jour Je m'efface Bientôt plus de trace Ça y est J'ai pris le biais Où suis-je?
Coup de Foudre
un éclair sur l'eau claire de la mer un frisson soulève l'onde profonde un simple son s'abandonne il se donne à Ton Visage insuffle Vie au paysage de mon âme qui tout à coup réclame une Présence Autre reconnaissance ce qui est nôtre se fait jour rassemble les parties éclatées de deux êtres laissant le paraître pour le tout pour l'ensemble intensité de l'amour partagé qui ensemence les doux remous du chemin Tracé d'une Main qui offre le Souffle serment qui inonde de sa chaleur la peur de l'absence sans que le vent ne s"essouffle porteur d'espoir oui, voir Ton Regard qui transforme le soir en magnifique Art de la Lumière Splendeur tout autour Grandeur du Vivant qui nous tient! Viens!
Le mirage des apparences
Quand on se colle aux apparences Qu'on en fait sa pitance Qu'on ne croit qu'à ce qui se fait voir En superficie Ça occulte la vraie vie Mais ça c'est pas notre terroir Ni non plus notre territoire On préfère Les affaires lisses Les gens aussi Tout ce qui nous glisse Sur le pourtour Qui ne joue pas des tours À notre blanche petite tour Aimablement propice À nous maintenir Confortablement assisFaut pas que ça interfère Avec ce qui nous fait tenir Bien en laisse Nos propres faiblesses
Instantanéité
Consumer sa mort On voudrait qu'elle soit dehors Évacués, les désirs d'immortalité On brûlerait vif pour l'instantanéité Enflammées les folles vacuités Ce qui se croit habilité À nous donner notre accréditation On ne cherche pas plus loin On a écouté notre plus grand besoin Et on s'est trouvé une justification Tout est ok, on peut aller en société Pas besoin d'autres considérations Le compte est bon On peut arrêter de compter Ce flux d'années toutes alignées Pas nécessaire de se connaître On a trouvé notre raison d'être C'est suffisant pour suivre le fil Une existence dans la balance De ce qui va se terminer, faut-il Sans qu'on ait à donner notre permission Du moins c'est notre impression De nos jours on ne cherche plus le sensAveuglé par les feux des artifices On s'est jeté sans malice Dans le tourbillon du spectacle ambiant Pour participer à la mêlée Un rôle dans le jeu valorisant Pour faire croire qu'on est vivantOn ne sait même pas qu'on avait une mission Une qualité toute naturelle On a oublié qu'on avait cet appel À se réaliser en tant que réceptacle manifestéDe la constance d'éternité
Sans performance
Atelier de modelage d'argile cet après-midi
Un homme sans-abri avec son chien et son sac à dos
Demande interdite
Tous les humains ont des demandes C'est normal pour la majorité Que certaines leur soient accordées Mais y en a qui sont à l'amende C'est trop cette croyance Que c'est aussi pour toi À bas tes espérances T'es effronté même d'y penser Arrête d'y croire et tais-toi Tais-toi dans la tristesse Tais-toi lorsque tu meurs en-dedans Tais-toi pour éteindre tes souhaits Tais-toi pis arrime-toi solide Pour vivre en toute politesse Même si ton âme est en détresse Devant l'iniquité des gens Beau niais Tais-toi quand les autres s'expriment Comprends bien pour que ça s'imprime Que pour toi le silence prime Sur les élans qui t'animent Tais-toi quand le restant du monde fait entendre sa voix Tais-toi quand ton coeur tremble jusqu'au trépas De ton désir de vivre Tais-toi lorsqu'autour de toi S'élèvent des réponses arides À tes timides appels aux côtés magnanimes De tes homonymes Pas de traitement æquanime Pour les anonymes Faut survivre L'heureusité tu mimes Voués à rester dans l'abîme De leur seul mutisme Dû comme une dime À leur indigence unanime Englués dans un inéluctable altruisme Obligés de se cacher sous un pseudonyme Pour simplement croiser Ces bonnes personnes Auxquelles tout résonne Celles qui sont dans leur bon droit D'exister Défaite sublime D'une tentative même minime Qu'un filet infime De toi, de ta voie Soit entendu Sans être jugé superflu Par les donneurs de leçon Qui disent que c'est ta décision D'abaisser le son De ton diapason Tu parles d'un choix Tais-toi
Doux remous
Doux remous Des feuilles À peine soulevées par le vent Comme il était au commencement Elles ensemencent la terre Délicat souffle de l'air Effleurent le seuil Dessus dessous
Jour fermé
Même s'il fait si beau dehors Le repli mord Impossible de sortir Trop rivée à l'habitude Perte d'amplitude La journée est passée Déjà le soleil décline Il fait pénombre Les ombres Ne m'ont pas quittée Demain sera mieux Aujourd'hui est maintenant vieux Un autre jour s'imagine Occasion de désir