L’attente est longue. Des petits yeux étincelants sont rivés sur la porte alors que des petits doigts tirent sur la jupe des mamans pour attirer leur attention et leur poser l’éternelle question: “Il arrive quand le Père Noël?”. Les mamans s’abstiennent d’être impatientes comprenant très bien la hâte que ressentent ces petites personnes innocentes et excitées. Elles s’empressent de répondre “Bientôt! Surveille la porte, il arrivera bientôt.” De plus en plus impatient, un petit de la foule interroge sa maman en lui demandant d’un air perplexe: “Maman, c’est quand bientôt?”.
C’est la scène que j’observe depuis mon poste derrière une table de service lors du déjeuner de Noël communautaire. Les enfants n’y sont pas pour l’amour des crêpes ni pour le bacon trop cuit. Ils ne désirent qu’une seule chose, voir cet homme aux joues joufflues vêtu de rouge et de blanc franchir la porte. Surexcités, ils courent partout dans la salle, plongeant les adultes, tasse fumante en main, dans un parcours à obstacles qui leur faut traverser soigneusement pour éviter un moment malencontreux.
Dans ce tourbillon d’énergie, mes yeux se posent sur un bout de chou d’à peine deux ans. Je vois passer, à la hâte, ses bouclettes blondes et ses jambes légèrement arquées qui se déplacent du point A au point B à maintes et maintes reprises. Il déborde d’énergie, sûrement dû au carburant à l’érable que l’on a généreusement versé sur ses crêpes.
À pleine vitesse, il dévale les allées entre les tables quand, soudainement, il se fige devant un personnage à la barbe jaunie par le temps. Il y reste immobile pendant des minutes, incertain de ce qu’il ressent: peur, joie, surprise, émerveillement? Il observe soigneusement le regard des autres enfants autour de lui, s’inspirant de leurs réactions pour choisir sa prochaine action. Il les voit éblouis, scrutant discrètement la poche garnie qu’il porte sur son dos. Certains ont un regard inquisiteur en voyant cette bande blanche qu’il porte autour de l’oreille. Et puis, un sourire en coin surgit sur sa petite bouche rose et délicate. Il rebrousse chemin alors que des dizaines d’enfants se rassemblent autour du vieillard enjoué. Leurs yeux scintillent. Ils ont tant de questions et bombardent Père Noël avec leur liste de souhaits changeante au quotidien.
À travers la vapeur formée par mon plateau d’oeufs battus, je vois la magie qu’est le Père Noël. La joie, l’excitation et l’émerveillement que ressentent les enfants me comblent du plus grand bonheur. Ainsi, je vais toujours y croire au Père Noël.
Merci. J’aime les gamberges de tes gerboises Merci du partage.
C’est gentil! Merci!
Voilà une histoire qui mets dans l’esprit des fêtes! Merci Chantal!
Tant mieux! Mission accomplie!