Ce qui ne change pas

La perspective est peut-être due à mon âge, mais il me semble que l’état du monde est décourageant ces temps-ci. Les guerres ne sont-elles pas plus laides, les gens plus avares et indifférents?

Avec l’étendue du réseau d’information couvrant la planète, on aurait pu souhaiter que ça débouche sur une meilleure connaissance des autres, un rapprochement entre les peuples, mais il n’en est rien. Au contraire, on se retranche dans nos bulles…

Depuis que j’ai commencé une campagne de courriels en appui à la Palestine, je plonge chaque soir dans la couverture médiatique des deux côtés du conflit. C’est dur, très dur. Il y a de la haine là, du mépris, et beaucoup trop d’entêtement. Comme dans tous les conflits, on beurre épais sur «la faute» de l’autre. On efface aussi toutes les caractéristiques humaines de «l’autre» afin de le représenter en ennemi tout court. En même temps, la souffrance du côté «victime» est gonflée au point où ils deviennent des saints ou des martyrs.

Je voudrais voir tous les bourreaux remonter des pénombres, et les martyrs descendre de leurs piédestaux un moment. Car nous nous rencontrons ici, au mi-chemin, tout le monde. Nous sommes tous à la fois coupables et blessés. C’est ici que nous sommes tous égaux.


Photo de la sculpture par Marian Florinel Condruz sur Unsplash
Photo du fond par Marco De Luca sur Unsplash

2 Responses

  1. Ah!!! comme je comprends ces sentiments, qui peuvent hélas nous tenir éveillés la nuit et inquiets le jour.
    Nous n’avons aucun contrôle – ou presque – sur l’état du monde. Pour ma part, c’est ce qui m’aide à opérer un certain détachement.
    Le détachement bienveillant relève un peu de l’équilibrisme, mais il peut s’avérer apaisant.
    Ôm

  2. Comment commenter ce texte touchant… eh bien, je suis tombé sur un livre qui parle exactement de ça: « Comment garder espoir dans un monde en crise? » par Marc-André Dufour. Il écrit: « Dans un contexte sociétal complexe et difficile, une population frustrée ou désespérée risque d’avantage d’adhérer au propos (…) qui fourniraient des explications simplistes et des cibles sur lesquelles se défouler. » Il faut plus de gens comme ce psychologue et toi, Stéphanie, pour que les choses changent.

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