Faire silence quand il vaut mieux crier

J’ai honte.

Arrivée quelques minutes à l’avance à un rendez-vous au salon de coiffure, j’ai pu entendre un bout de conversation entre la coiffeuse et sa cliente, des paroles truffées de préjugés envers les autochtones.

Les propos allaient un peu comme ceci: «Ils brulent le bois de leurs maisons, et le gouvernement va leur en donner une autre!» «Pas pour rien qu’ils font du trouble, ils sont tout le temps à la maison, ils ne travaillent pas.» «Je ne suis pas raciste, mais il me semble que ces gens-là devraient s’intégrer à notre culture.»…

Alors qu’ai-je fait? Rien. Rouge de colère, je suis restée figée, bouche bée, cœur battant. J’avais beau chercher la réplique, chercher la façon d’interjeter, je n’ai pas trouvé mot. Je n’ai pas été à la hauteur. Et ainsi je suis devenue complice.

Qui ne dit mot consent.

La prochaine fois, je ferai mieux. Car je veux trouver la façon d’exprimer, en des mots simples et pertinents (voire respectueux), que nous, les colonisateurs, avons presque tout volé des autochtones; que ce nous nous n’avons pas volé nous avons empoisonné; qu’il nous faut restaurer et faire réparations pour nos crimes; et que finalement, à voir l’état actuel de notre monde, nous aurions mieux fait d’adopter la culture autochtone que d’imposer la nôtre.

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2 réponses

  1. On a toutes et tous, un jour ou l’autre, vécu ce genre de situation. Le fait que tu aies la franchise et l’humilité d’en parler ici est déjà bien courageux. Ton bon coeur va trouver les bons mots le temps venu.

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