Purcell et King Arthur : BRRRR!!
JE ne croyais pas connaître l’opéra baroque King Arthur de Henry Purcell, sauf pour un petit First Act Tune interprété l’année dernière lors d’un concert de la SOFOU (Société de flûte à bec de l’Outaouais) dont je fais partie.
“King Arthur, sous-titré The British Worthy, est un semi-opéra en cinq actes sur un livret de John Dryden (1631-1700) et une musique du musicien et compositeur anglais Henry Purcell (1659-1695) Il fut donné pour la première fois en mai ou juin 1691 au Théâtre de Dorset Garden de Londres. ” (Wikipedia)
Or, il semble que je connaissais déjà l’air le plus célèbre de cet opéra, tiré du 3ème acte: “The Cold Song” ou What Power art Thou ?
Récemment,Youtube m’a proposé ce bien bel arrangement pour vibraphone, flûte à bec basse (interprétée par Sarah Jeffery) et harpe :
L’Air d’origine est normalement chanté par une basse ou baryton dans l’opéra, mais bien des enregistrements n’expliquent pas le contexte et pourquoi la voix du personnage est si chevrotante dans cet air.
Les cinéphiles d’un certain âge se souviendront peut-être du film Molière de la réalisatrice Ariane Mnouchkine. (“Le très long métrage d’Ariane Mnouchkine (4h10 en deux époques !),sorti au cinéma en 1978, existe aussi en version plus digeste de cinq épisodes, dont le découpage a été assuré par [A. Mnouchkine] elle-même “) (liberation.fr)
Dans la scène finale de ce film, on voit Molière s’effondrer sur scène pendant une représentation du Malade Imaginaire. (fait historique)
Puis on ramène Molière chez lui, mourant, et on doit lui faire monter de longs, très longs escaliers, et toute cette scène est accompagnée de cet Air du froid, justement. À mon lointain souvenir, la scène me parut interminable (ainsi que le film lui-même, peut-être ?)
Dans la production suivante de tout l’opéra King Arthur, (mise en scène partielle), réalisée devant public à Boston, on découvre que c’est en fait Cupidon (une fort jolie Cupidon !) qui réveille et “dégèle” le Génie du froid d’Islande qui proteste qu’on le sorte ainsi de son sommeil glacé. : (L’air du Génie lui-même est vers 1:25) :
(Remarquons en passant les effets d’archet des violons dans l’accompagnement (effet qui s’appelle ponticello, sauf erreur), effet aussi utilisé par Vivaldi dans le Concerto L’hiver des Quatre saisons. Ça donne froid dans le dos! )
Bon, le pauvre Génie d’Islande proteste qu’on le réveille ainsi de son sommeil glacé, par les soins pressants de Cupidon.
Mais étant donné ce qui s’ensuit avec cette Cupidon, methinks that the Genie doth protest too much !
Et l’Air fait en fait partie de la Frost Scene, où on voit plus loin (vers 8:00 dans le même vidéo ci-dessus) les choristes eux aussi frigorifiés et décongelés par les bons soins de Cupidon, dans le Chatter Song. (On peut se les imaginer claquant des dents.)
— Et comme ils chantent tous à la fin de la scène, ‘TIs indeed Love that hath warmed their hearts !
Voici les paroles de l’Air du Froid:
What power art thou
Who from below
Hast made me rise
Unwillingly and slow
From beds of everlasting snow
See’st thou not how stiff
And wondrous old
Far unfit to bear the bitter cold
I can scarcely move
Or draw my breath
Let me, let me,
Let me freeze again
Let me, let me, let me
Freeze again to death…
Ah, dans la mise en scène de cet enregistrement, on voit en arrière-plan une dame en grande robe, et un homme en jaquette et perruque. Ce sont le Roi et la Reine à qui on présente ce “semi-opéra”. Ils n’ont pas de rôle chanté, ni même parlé dans cette production , je crois !? On peut voir au début du Prologue du premier Acte tous les personnages qui viennent faire leur révérence devant la Reine et et le Roi.
Merci pour ces jolis liens grelottants de fin d’hiver, Mathieu. J’ai toujours aimé Purcell. King Arthur mérite une écoute complète. Comme Mozart, il est mort trop tôt. À 36 ans. Trois petites douzaines d’années.
Merci bien de tes commentaires, Pierre. Je découvre moi-même (mieux vaut tard que jamais !) les splendeurs de la musique de Purcell, et aussi celle de Monteverdi, aux débuts de l’ère Baroque.
JE découvre donc ce King Arthur, au-delà du “Cold Song”. YOuTube vient aussi de me proposer une très jolie scène (plus qu’un seul air ?) du quatrième acte de cet opéra – JE vais retrouver la référence et la mettrai ici.
En effet, Purcell est aussi mort assez jeune, mais comme Mozart, a assez laissé une imposante production dans plusieurs genres musicaux.
Chez les “baroqueux” il semble y avoir bien de l’intérêt pour sa musique, en particulier des arrangements ou transcriptions pour ensemble de flûtes à bec. J’ai mentionné dans mon billet ce “First act Tune”, et le groupe dont je fais partie (la SOFOU) travaille actuellement une très belle CHACONNE, arrangée pour quatuor de flûtes, que l’on devrait présenter lors de notre concert de la fin mai. (J’y reviendrai.)
Merci de ton texte et musique Mathieu… The Cold Song… j’aime beaucoup… belle découverte en ce samedi matin. Merci bcp.
Merci bien, Nadia.
JE compte publier d’autres de ces “promenades musicales dans l’avenir – mais pas que ça !