Comment peut-on développer les habiletés intellectuelles chez l’enfant ou soutenir efficacement les premiers stades de l’intelligence ?

Un.e pédagogue de la petite enfance est appelé.e à offrir à l’enfant se trouvant sous sa surveillance professionnelle la possibilité d’acquérir ou de maitriser plusieurs aptitudes ou habiletés dans toutes les dimensions du développement. Et quand ce professionnel ou cette professionnelle planifie des activités éducatives pour son groupe d’enfants avec une intention pédagogique basée sur les intérêts et les besoins de ces derniers, il/elle utilise, entre autres, le jeu dramatique pour développer la communication et la langue ; le bac sensoriel pour introduire les concepts mathématiques et scientifiques et la pâte à modeler pour la motricité fine…

Cependant, pour soutenir efficacement les premiers stades de l’intelligence, Rosine Des Chênes, auteure du livre Moi, j’apprends en jouant, nous propose ce qui suit :

  • Garder à l’esprit les réelles capacités intellectuelles des enfants.
  • Présenter des stimulations correspondant aux situations les plus efficaces selon les stades de Piaget. Parmi de nombreuses situations éducatives pertinentes, il importe de voir les plus favorables à l’apprentissage :

De 0 à 18 mois : les poupons

Modes d’apprentissage : sensoriel et moteur

  • Donner la priorité aux stimulations sensorielles : Le bébé « apprend » l’objet quand il le regarde, le touche, le goute…
  • Favoriser le mouvement : Les progrès moteurs sont en lien direct avec la maturation du système nerveux et l’émergence de la pensée.

De 18 mois à moins de 30 mois : Les bambins

Modes d’apprentissage : Moteur et symbolique simple

  • Accorder la priorité aux actions motrices : Les perceptions kinesthésiques (bouger, porter, tirer, lancer) engendrent chez l’enfant la compréhension de son corps et de son environnement. Objets roulants indispensables !
  • Favoriser les jeux symboliques simples : La première poupée est bercée, nourrie, endormie, mise sur le pot… Ces jeux favorisent l’intelligence, le langage et les facultés socioaffectives, tous en pleine éclosion.

De 30 mois à moins 6 ans : Les préscolaires

Les curieux (de 30 mois à 4 ans)

Modes d’apprentissage : Symbolique et moteur-sensoriel

  • Accorder la priorité aux jeux symboliques, qui favorisent l’émergence de l’humanisation. En imitant les gestes et les attitudes de son entourage, l’enfant s’approprie le comportement humain spécifique de sa culture. Ces jeux favorisent le langage, la pensée logique et l’intégration des règles sociales ainsi que l’exercice spontané de leur personnalité naissante.
  • Favoriser les jeux moteurs et sensoriels : Ils sont indispensables à l’intégration des notions de base, en plein essor.

Les jeunes chercheurs (de 4 ans à moins de 6 ans)

Modes d’apprentissage : Sensoriel-symbolique

  • Redonner toute leur importance aux stimulations sensorielles où l’enfant compare, classe et ordonne : Ces stimulations l’amènent à comprendre, à mémoriser, à intégrer et à nommer les objets, les notions, les actions.
  • Favoriser le jeu symbolique (encore à son zénith) : Les jeux d’autos rangées en série ou les palabres interminables entre tigres et dinosaures favorisent le développement socioaffectif, stimulent le langage et l’imagination, et contribuent à l’approfondissement de toutes les notions (de qualité, spatio-temporelles, de causalité, de quantité).

Pour terminer, j’ose croire, dans le billet (article) antérieur, que j’avais assez clairement défini les habiletés intellectuelles tout en donnant presque une cinquantaine d’exemples. Dans les lignes précédentes (c’est-à-dire dans le présent billet), j’ai proposé des moyens pour développer ces habiletés chez l’enfant. Par ces faits, je pense avoir convaincu les parents que le développement intellectuel de leur tout-petit se fait, en services éducatifs, par des apprentissages plus importants que celui des couleurs et des formes géométriques. Toutefois, je trouve qu’il y a quand même de la place pour « l’enseignement » de ces notions (couleurs et formes géométriques) pendant que je conclus qu’il y en a aussi pour de nombreuses activités intéressantes planifiées en fonction d’objectifs à la fois individuels et collectifs car, tout.e pédagogue digne de ce nom sait comment saisir toutes les occasions de développer ces potentialités chez les enfants qui lui sont confiés. Est-ce que ces derniers ont forcément le même << type d’intelligence >>, quand on sait que chacun d’eux est unique ?

Bytchello Prévil, écrivain, éducateur, instructeur de FLS, superviseur agréé dans le secteur de la petite enfance et titulaire d’une prestigieuse bourse d’excellence scolaire en administration des services à l’enfance

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