
Un milieu d’apprentissage (centre de garde agréé, par exemple) est un endroit agréable où il fait bon revenir le lendemain. Tel est l’un des messages que les membres de la profession éducative s’efforcent, chaque jour ouvrable, d’envoyer aux enfants qui leur sont confiés, ainsi qu’aux familles. Néanmoins, cet environnement éducatif peut, comme tout milieu de vie, faire face à des problèmes. En effet, il est de plus en plus courant d’y trouver des enfants ayant des comportements-défis. Une question se pose : Quand un enfant affiche des problèmes comportementaux de façon récurrente, faut-il envisager son retrait du service de garde ou mettre quelqu’un.e en cause ? La réponse est loin d’être un << oui >> ou un << non >> hâtif.
De prime abord, il serait anormal d’attribuer un comportement problématique à l’enfant ou aux adultes de son environnement éducatif ou familial, car lorsque qu’un enfant adopte un comportement indésirable, la technique à utiliser pour modifier ce comportement est autre que d’incriminer quelqu’un.e (l’enfant ou un adulte de confiance). Pour cela, je propose, dans les lignes subséquentes, une << politique >> pour les problèmes comportementaux pouvant aboutir au retrait de l’enfant du programme ou du service de garde.
Pour ce faire, il importe de noter que quand il y a des problèmes avec un enfant dans un centre de garde, il est bon de chercher à les résoudre. À cet égard, il existe une variété de techniques pour les régler. Ces techniques se basent souvent sur l’utilisation d’une théorie particulière, même si je crois, par expérience, qu’il est préférable de combiner plusieurs stratégies éducatives et inclusives provenant de diverses approches théoriques. Il convient de souligner, en passant, qu’il existe, au moins, quatre modèles théoriques pour résoudre les problèmes comportementaux des enfants d’âge préscolaire. Ce sont la théorie comportementale, la théorie cognitive, la théorie humaniste et la théorie psychanalytique.
La théorie comportementale
Cette théorie affirme que le comportement de l’enfant s’apprend à mesure que celui-ci réagit à son environnement et aux personnes qui en font partie.
La théorie cognitive
Cette théorie favorise le raisonnement et la logique pour faire prendre conscience à l’enfant des conséquences de ses gestes, bien évidemment, selon son âge (âge chronologique) et son stade développemental (âge mental).
La théorie humaniste
Cette théorie met l’accent sur l’acceptation et le respect.
La théorie psychanalytique
Selon cette théorie, il faut d’abord que l’adulte détermine la cause du comportement avant de pouvoir le résoudre de façon efficace.
Cependant, il peut arriver que le retrait de l’enfant du programme soit envisagé, notamment quand celui-ci (le programme) est peu adapté à ses besoins ou lorsque l’enfant démontre des comportements qui mettent à risque son bien-être ou celui des autres (ses pairs et/ou les membres du personnel éducateur). Dans cette perspective, je propose les procédures suivantes (non recommandées pour les enfants ayant des besoins médicaux ou particuliers) :
1. L’enfant est observé par le personnel éducateur.
2. Sur la base des observations, le personnel éducateur documentera les comportements de l’enfant et tentera d’apporter des solutions pour réduire leur fréquence ou les dissiper.
3. Si les difficultés comportementales persistent, une rencontre préliminaire aura lieu entre le personnel éducateur (incluant un membre de l’équipe de direction) et les parents de l’enfant afin de discuter de la situation et de trouver des solutions possibles.
4. S’il y a zéro solution lors de la rencontre préliminaire, une deuxième rencontre se tiendra entre le service de garde (personnel éducateur, au moins) et le milieu familial (parents, tuteurs ou tutrices de l’enfant) afin d’élaborer un plan d’intervention. Celui-ci aura pour but de déterminer les objectifs, définir des stratégies et établir des échéanciers…
5. Si la situation demeure inchangée, un avis de retrait sera remis aux parents. Selon la gravité des difficultés comportementales, un délai de deux à quatre semaines sera accordé à ces derniers. Dans des circonstances exceptionnelles, où l’enfant manifesterait, de façon répétitive, des comportements dangereux compromettant sa sécurité et/ou celle des autres, un retrait immédiat pourrait être exigé, et ce, sans préavis !
En conclusion, quand on rencontre des difficultés avec un enfant placé dans un service de garde (centre de garde agréé, par exemple), je pense qu’il faut éviter de blâmer qui que ce soit. Il est préférable de tenter de faire disparaitre ces complications d’abord et avant tout, et ce, sans étiqueter l’enfant, qui doit être perçu comme ayant besoin d’aide, vu les circonstances ! Toutefois, si la situation dégénère sans cesse, il importe d’envisager ou d’exiger le retrait de l’enfant, surtout quand la sécurité de celui-ci et celle des autres sont compromises. Cette « solution » parait, à mes yeux, un signe de sagesse plutôt que de faiblesse. Elle devrait, à mon humble avis, l’emporter sur la stratégie qui consisterait à trouver un bouc émissaire.
Bytchello Prévil, écrivain, éducateur, instructeur de FLS, superviseur agréé dans le secteur de la petite enfance et titulaire d’une prestigieuse bourse d’excellence scolaire en administration des services à l’enfance