Est-ce que les enfants sont généreux intérieurement quand ils partagent leurs jouets?

Selon Chess et Thomas, on peut distinguer trois types de tempérament, soit facile, lent et difficile, même si aucun enfant ne correspond entièrement à chacun de ces types, en raison son unicité (chaque enfant est unique). Chaque tempérament est le résultat d’un agencement des neuf traits de  caractère suivants qui varient, selon les auteurs, de beaucoup (tempérament facile) à variable (tempérament lent) et à peu (tempérament difficile) :

1. Manger, dormir, uriner, déféquer avec régularité

2. Bouger et se mouvoir

3. Percevoir les stimuli

4. Fixer son attention

5. Conserver son attention en dépit d’une distraction

6. Réagir à la nouveauté

7. Adapter l’intensité de sa réaction à aux stimuli

8. S’adapter à la nouveauté

9. Manifester plaisir et contentement façon régulière.

Plus d’un se demande si les enfants sont généreux intérieurement quand ils partagent leurs jouets. Pour ma part, je crois que non. Dans les lignes qui suivent, je démontrerai que l’enfant ne cherche pas à être généreux quand ils partagent leurs jouets.

Que recherche  l’enfant quand il joue?

Si l’on en croit les spécialistes, la plupart des comportements humains sont acquis et développés grâce à l’encouragement reçu par l’environnement. Si l’enfant sent l’approbation de ses parents ou des membres de ses familles ou encore de son éducateur ou éducatrice, il peut être encouragé à partager ses jouets. Mais cela ne fait pas encore de lui un être généreux. De plus, comme on le sait déjà, les tout-petits (de 3 à 6 ans) aiment les activités et les jeux symboliques. Or, ses jeux sont essentiellement égocentriques. Par conséquent, en partageant ses jouets quand il joue, l’enfant ne recherche pas la générosité, mais l’affection et l’amitié.

L’enfant recherche l’affection et l’amitié

L’enfant recherche sans cesse l’affection et l’amitié des autres, selon les spécialistes en psychologie de l’enfant. Tous les efforts de ce petit être vers l’autonomie et vers l’acquisition de nouvelles capacités visent également à lui procurer la considération d’autrui. « C’est en se conformant quotidiennement aux règles différentes véhiculées par la famille élargie ainsi que par les pairs et en essayant de les imiter qu’il acquiert les éléments de base de l’image de soi. S’il est persuadé que les personnes de son entourage lui accordent de la valeur et l’acceptent, il intégrera peu à peu une image de soi positive, il s’estimera davantage et se considérera avec fierté » (voir référence en bas de page). Tout cela fait partie d’un processus de socialisation où tout n’est pas acquis, notamment la générosité.

En conclusion, le développement de l’enfant se fait toujours par stades successifs, par petites régressions temporaires, par crises et par ajustements constants aux personnes et aux contextes de vie. Bref, je ne pense pas que les enfants soient généreux intérieurement quand ils partagent leurs jouets. L’enfant, n’adopte-t-il pas, au contraire, une conduite donnée selon chaque situation?

Bytchello Prévil, écrivain, éducateur, instructeur de FLS, superviseur agréé et titulaire d’une prestigieuse bourse d’excellence scolaire en administration des services à l’enfance

Ressource et/ou référence :

G. DUCLOS, D. LAPORTE, J. ROSS, Les grands besoins des tout-petits, vivre en harmonie de 0 à 6 ans, Les éditions Héritage, Québec, 1994                 

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