Chère Jane,
En 2025, le monde est cruel. Je le sais bien, l’humanité a fait beaucoup de progrès depuis ton temps, mais on dirait que la bêtise est une pandémie ces jours-ci.
Je fais de mon mieux pour comprendre le pourquoi de tant de haine, de cupidité et de violence; j’essaie de faire la part des choses. J’élève ma voix à l’occasion. Et surtout, je travaille fort à substituer l’amour à toute cette m – – de. Même si je ne suis pas à plaindre – ma situation est très favorable par rapport à celle de la plupart de mes «co-habitants» sur cette planète – je trouve ça difficile.
Alors quand le monde est juste… trop, et que j’ai besoin de réconfort, je me tourne vers toi, Jane. Je relis un de tes romans, ou bien un des milliers de tomes dont tu es le sujet ou la source d’inspiration.
On peut s’envelopper de tes histoires comme d’une couverture douillette. On peut plonger dans ces drames imbibés d’humanité, nager dans ta sagesse, et en ressortir rafraîchi.
Tu nous fais voir que les difficultés, il faut les prendre avec un grain de sel. Qu’il faut mettre de l’eau dans son vin… Que surtout, surtout, il ne faut pas se prendre au sérieux!
Aurais-tu imaginé de ton vivant l’impact qu’aurait ton œuvre? Que 200 ans plus tard, je sois si reconnaissante pour ce que tu nous as légué?
Je suis convaincue que la bêtise humaine, tu as bien perçu cela, et tu as su si bien la surmonter.
Merci, Jane.
La photo en entête comprend un portrait (le seul en existence) de Jane Austen, soit une esquisse en aquarelle peinte par sa sœur Cassandra. En arrière-plan, la reproduction d’une lettre écrite par Jane Austen. Les deux images sont tirées de Wikicommons.