The Weight of Ink, par Rachel Kadish, est l’histoire fascinante d’une femme devenue copiste au 17e siècle – en pleine pandémie de la peste noire – avec en parallèle à notre époque celle d’une historienne en fin de carrière. Il y a des personnages masculins aussi bien développés, soit un jeune universitaire en quête de sens et l’employeur de la copiste, un rabbin rebelle et aveugle. C’est riche et coloré, et nous tient en haleine avec un mystère qui sera résolu avec satisfaction à la fin.
Dans The Night Stages, par Jane Urquhart, une femme quitte subitement l’Irlande et son amant, mais se trouve coincée à l’aéroport de Gander (Terre-Neuve) pendant de longs jours. L’auteur tricote ensemble, avec une prose à la fois pure et poétique, les fils d’histoire de la famille brisée de l’amant, de l’Irlande, de l’artiste canadien derrière la grande murale de l’aéroport, et bien sûr de l’héroïne elle-même.
Ridgerunner, de Gil Adamson, est une grande aventure de style «western» située dans l’Ouest canadien après la Première Guerre mondiale. C’est une histoire de résilience. Le personnage principal est un fugitif et un voleur, mais ses coups sont tous tellement astucieux et élégants qu’on ne peut que l’applaudir. D’autant plus qu’il a un objectif bien précis, celui d’assurer un avenir pour son fils orphelin de mère et qui est placé sous les soins d’une religieuse.
God: A Human History, par Reza Aslan, explore comment, depuis le début de l’humanité, nous avons cherché à donner des qualités «humaines» au divin. Fascinant! Je l’ai lu, et je vais le relire.
Cobalt, par Charlie Angus. Un autre clou dans le cercueil du sentiment que le Canada et plus vertueux que les autres. C’est un livre qui relate le développement de la ville de Cobalt, Ontario, le rôle des compagnies minières à cet endroit à l’époque et dans le monde à ce jour.
Doppelganger: A Trip Into the Mirror World, de Naomi Klein. Si j’avais lu ce livre avant les élections américaines du mois de novembre, j’aurais été mieux préparée pour les résultats. Naomi Klein s’appuie sur l’expérience d’être souvent confondue avec une autre auteure –celle-là de la droite et associée au mouvement antivaccin et autres théories du complot – pour explorer les thèmes de la montée de l’importance du «soi» et sa représentation dans le monde virtuel, la polarisation et la politique en diagonale, et l’insuccès de la gauche de défendre les valeurs d’égalité et de justice. Pas facile, mais ce livre a été pour moi l’inspiration pour faire… mieux.
En entête: extrait de «Liseuse dans la campagne» (1870) par Jean-Baptiste-Camille Corot