Je suis très touchée par ces nombreuses histoires d’immigrants pour qui j’ai beaucoup de compassion et qui m’ont inspiré la petite histoire et illustrations que voici…
Halim et Fatima étaient heureux
Ils avaient un bon travail
Ils décidèrent de s’établir au Canada
Mais leurs diplômes n’ont pas été reconnus
S’ils avaient su, seraient-ils venus?
SUITE INATTENDUE
Je ne pensais pas qu’il y aurait une suite à cette petite histoire illustrée du parcours migratoire que je pensais complète. Pourtant non… Car j’ai rencontré cette jeune femme chinoise… Appelons-la Léa pour préserver son anonymat. Je sais… Ça ne fait pas trop chinois comme nom, j’en conviens, mais c’est pas grave! Elle m’a fait sourire dès le début en ponctuant pratiquement toutes ses phrases de « oui Madame » ou de « merci Madame ». Depuis, je la taquine en disant « Madame » à tout bout de champ, ce qui nous fait bien rire toutes les deux.
Elle m’intrigue depuis le premier jour que je l’ai rencontrée. Je connais bien peu de choses sur elle, mis à part qu’elle a fait la prison! Je présume que c’est en raison de ses opinions politiques, mais j’en sais rien du tout. Ce n’est qu’une hypothèse. Aussi, par une très chaude journée d’été, j’ai pu voir que son corps était criblé de tatous. Plus tard, j’ai su qu’elle avait une sœur jumelle identique, et qu’elle est son seul réseau dans la région. Récemment, elle m’a partagé combien il était ardu et exigeant de “devenir indépendante” au Canada. J’ai compris qu’elle faisait allusion à toute la paperasse à remplir pour obtenir la résidence permanente. Elle a précisé avoir un statut de visiteur et qu’elle travaille tout le temps. L’autre jour, elle m’a tout bonnement partagé combien l’hiver québécois était difficile comparativement à chez-elle et qu’à bien y penser, le climat compte beaucoup pour la santé mentale… Je lui ai alors demandé depuis combien de temps elle était ici au Québec. Elle a répondu 3 ans. Enfin, elle a conclu, comme en rêvassant ou en se parlant à elle-même, qu’à bien y penser, la privation de ses droits et libertés en Chine n’était peut-être pas si pire au final, comparativement à son intégration à la vie au Québec. J’étais stupéfaite d’entendre une telle conclusion qui m’a laissée perplexe. Je souhaite la connaître davantage pour mieux la comprendre, mais c’est pas facile d’apprivoiser un être humain… La suite? Peut-être un jour…
Oui, ça mérite une suite… pour mieux comprendre les enjeux de son ambivalence. Merci.
Allô Lise! Oui, je vais lui demander de venir témoigner aux Soirées d’Écoute Attentive qui vont redémarrer à l’Espace DEP Sylevestre à compter du 23 déc. 2022.